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TLEMCEN : HOMMAGE A MESSALI HADJ

par Allal Bekkaï

Le 3 juin est devenu une date phare pour les Amis du PPA. Et pour cause. En ce jour, le 3 juin 1974 , Messali Hadj (de son vrai nom Ahmed Mesli), un des pionniers du nationalisme algérien, fondateur de l'Étoile nord-africaine, de l'Union nationale des musulmans nord-africains puis du Parti du peuple algérien, était inhumé quasi «clandestinement» au cimetière de Sidi Senouci de Aïn Wazouta dans un climat de suspicion et sous une surveillance policière «banalisée» hostile. Avec à sa tête le regretté Mourad Hamidou, le singulier cortège funèbre s'ébranla ce jour-là depuis le domicile mortuaire de Hadj Larbi Hamidou dans le quartier Fekharrine jouxtant le commissariat central.

Ne faillant pas à la tradition, de nombreux militants et sympathisants venant de plusieurs régions du pays, ont commémoré dimanche dernier la disparition de leur père spirituel à travers deux haltes. Une «veillée» évocation organisée la veille (samedi) par les soins de Hadj Omar Lachachi, inlassable «sponsor» de ce conclave partisan, en son domicile de l'allée des maronniers (El Hartoun). Lors du diner, certains suivaient le match opposant l'Algérie au Rwanda. Messali Hadj n'était-il pas attaché au sport et à la musique, ayant quitté l'école en 1916 ? Puis dans la matinée un recueillement devant la tombe de l'illustre père du nationalisme algérien. Une cérémonie solennelle marquée par une oraison funèbre en guise d'insigne hommage posthume au défunt sera prononcée pour la circonstance par le Pr Ahmed Touaguine, professeur de philosophie, originaire de Tindouf, membre de la fondation du 8 mai 1945, ancien détenu des camps d'internement. La veille, il avait présenté avec une grande éloquence(inspiré vraisemblablement de son maître spirituel) un exposé sur les «mawaqif» (prises de position) de Messali. Dans l'enceinte du site funéraire, Hadj Khaled Merzouk faisait la promotion (vente dédicace) de ses deux livres «Messali Hadj et ses compagnons à Tlemcen, récits et anecdotes de son époque 1898-1974» (en français) et «Messali Hadj, le fugitif et ses enfants rebelles» (en arabe). Arborant des gilets orange «Algérie blanche-Solidarité», de jeunes agents communaux s'affairaient autour du carré envahi par les mauvaises herbes. Le vieux Mohammed Boudjemaâ de Koléa «haranguait» la foule. Une revendication formulée unanimement à cette occasion: la reconnaissance du PPA par la société civile ( la demande d'agrément moisirait au niveau du ministère de l'intérieur). On remarquait la présence de l'ancien reporter de l'ex-RTA Kamel Bendisari ainsi que les représentants de Hiwar (Djelfa) et Pool Communication (Alger). Exit la radio locale et la télévision. Black out sur la mémoire de cette figure emblématique à «Tlemcen FM» où le BAC faisait l'actualité. A noter l'absence de la fille du défunt, Djanina (Benkalfat).

Cette commémoration du 38ème anniversaire de la disparition de Messali Hadj intervient à la veille de la célébration du 50ème anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Par ailleurs et dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l'indépendance nationale, l'EGSA organise des portes ouvertes sur l'aéroport international Messali Hadj de Zenata (du 3 au 4 juin).