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Le blocage persiste à l'EGSA

par A. Mallem

C'est le statut-quo au niveau de l'aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine où la grève des travailleurs de l'EGSA est entrée dans son douzième jour sans pour autant que le moindre signe d'une solution ne se profile à l'horizon, du fait que les deux partenaires sociaux, l'administration et les travailleurs, campent chacun sur ses positions.

Les travailleurs exigent toujours l'application de l'accord pour l'augmentation des salaires conclu en février 2011 avec un représentant du ministère des transports. Dernièrement, lors d'une rencontre avec leur direction générale, ils ont exigé une augmentation de 40% et la tutelle (le ministère du transport et la direction générale de cette entreprise autonome au statut d'Epic) leur a proposé 20%. Ce qu'ils ont rejeté catégoriquement. La DG, sur injonction du ministère est revenue sur cette proposition et plaide désormais pour une harmonisation des salaires au niveau des trois EGSA de l'Est, de l'Ouest et du Centre) que le ministère compte réaliser par l'élaboration d'une grille nationale.

Joint hier par téléphone, M. Ighilahriz, directeur général de l'EGSA de Constantine, a commencé par déplorer la situation de blocage et a appelé les travailleurs de l'aéroport à la sagesse. «Je me déplacerai encore cette semaine à Alger pour essayer de faire passer le message des travailleurs, a-t-il indiqué, mais il faut mentionner qu'il appartient aussi à ces derniers de faire preuve de responsabilité, car la solution n'incombe pas uniquement à la direction générale. Ils doivent se rendre compte qu'il y a une anarchie aux relents dangereux et ce n'est pas du tout bon pour le devenir de l'entreprise !». Le DG de l'EGSA de Constantine a parlé ensuite de la nécessité de mettre fin aux manipulations des travailleurs avec lesquels, a-t-il souligné, le dialogue est parfois difficile.

Coté travailleurs et syndicat, le secrétaire général de la section syndicale M. Cheriet, nous a déclaré hier que l'état d'esprit des travailleurs est à l'exaspération. «Je vous avoue franchement que nous éprouvons beaucoup de difficultés à maîtriser une situation qui peut dégénérer d'un moment à l'autre. Demain, au retour des travailleurs, a poursuivi ce syndicaliste, nous craignons que ces derniers ne provoquent une escalade». Il a expliqué en effet, que si le minimum est assuré avec le fonctionnement des services de l'eau, de l'électricité et de la balance pour la pesée, il craint que les travailleurs décident d'arrêter aussi ces prestations. «Et ce sera la catastrophe !», a-t-il prédit. Pour M. Arafa, secrétaire général de l'union territoriale Ouest de l'UGTA de Constantine, qui s'est exprimé au nom de la tutelle syndicale, la balle est dans le camp de la tutelle. Lui aussi craint une escalade pour aujourd'hui ou demain. «Je vais monter cet après-midi à l'aéroport, nous a-t-il dit hier, pour rencontrer les travailleurs, mais il faut dire que ces derniers demeurent libres de décider de la suite à donner à leur mouvement».

Pendant ce temps, l'enceinte de l'aéroport nage dans les immondices et la saleté. Les voyageurs sont également exaspérés par cette situation dont ils n'entrevoient pas l'issue.