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Fruits et légumes: La hausse des prix s'installe dans la durée

par Rachid Boutlélis

La pomme de terre, qui constituait jadis l'essentiel du plat du pauvre, n'est désormais plus à la portée des petites bourses. Le prix de ce tubercule, devenu presque un luxe pour la cuisine du smicard particulièrement, a en effet, atteint allègrement les 120 DA le kilo, dans les marchés. La qualité moindre oscille entre 80 et 100 dinars pour le même poids. Différents sons de cloche se font entendre chez les commerçants à propos de cette envolée des prix, qui touche également les autres fruits et légumes et qui semble s'installer dans la durée.

«Le gel a beaucoup détérioré les cultures» a argumenté un marchand. «Ce n'est, ni plus ni moins, que les conséquences des agissements de spéculateurs, qui minent le secteur du commerce », a expliqué un autre commerçant de la rue des Aurès (ex-La Bastille).

Cette hausse des prix a touché «spontanément» les autres produits comme la tomate, la courgette, et les artichauts. Les navets et les oignons sont proposés à pas moins de 60 DA et les salades vertes à 150 DA pour le même poids. Le prix du poivron flirte avec les 200 DA Les ménagères ont été prises au dépourvu par cette inédite et considérable hausse de la mercuriale. «Je ne sais plus quoi acheter. Presque tous les fruits et légumes ont connu une augmentation et je trouve énormément de difficultés à agencer mon modeste budget» a commenté un père de famille, visiblement déconcerté, et qui fréquente régulièrement la rue des Aurès.

«La saignée ne semble plus avoir de limite» a fait remarquer une ménagère habituée de ce marché. Les arguments avancés par les marchands, pour justifier l'envolée des prix des fruits et légumes, sont en général rejetés par la grande majorité des consommateurs, qui pointent le doigt sur la spéculation. «A mon humble avis, les mauvaises conditions météorologiques ne peuvent être l'unique argument. L'insuffisance en termes de régulation des marchés, qui se traduit à travers un contrôle rigoureux et régulier, constitue la principale raison de ce malheureux état de fait» a souligné un quinquagénaire, fonctionnaire dans une société, qui effectue régulièrement ses achats dans le marché couvert du Plateau. Les marchés ne sont pas régulés et pour tenter d'amortir les dépenses de leurs courses quotidiennes, dictées par la nécessité, les ménagères se rabattent sur les marchands ambulants qui sillonnent les rues des quartiers et des cités périphériques, en proposant à la criée leurs produits. Des différences de prix variant entre 10 et 15 dinars, par rapport à ceux proposés dans les marchés de la ville, sont relevées chez ces revendeurs.