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Menasra à Oran : Le changement est inéluctable

par Z. S.

Dans un discours qui n'a pas excédé vingt-deux minutes, Abdelmadjid Menasra, n°1 du Front du changement (FC) a envoyé trois messages à trois destinataires différents, impliqués dans l'entreprise du scrutin du 10 mai prochain.

 Il a commencé son intervention par expliciter le mot d'ordre de son parti, retenu pour la campagne électorale : «le peuple veut le changement». Pour lui, ce changement ne peut plus être indéfiniment reporté. «Il est pour aujourd'hui et non pour après-demain» répétera t-il. « Parce que le peuple ne peut plus attendre» expliquera-t-il. Abondant dans ce sens, il dira que «le statut quo risque de mener à l'explosion généralisée, plutôt à l'implosion du pays». Pour lui, son parti cherche à épargner le pays «une nouvelle effusion du sang». Faisant le lien avec ce qu'on appelle communément «le Printemps arabe», il dira que nous sommes désormais, dans une époque où «les peuples de la région osent exprimer leur volonté de changement». Pour Menasra, il existe un «complot» orchestré par le pouvoir et une partie de l'opposition que tout sépare sauf la volonté de pérenniser la situation existante.

 Et d'expliquer que cette partie de l'opposition prône le boycott des prochaines législatives pour faire désespérer les jeunes et des pans de la société, de la nécessité d'un changement pacifique. Il exhortera le président de la République d'inciter «l'administration à la neutralité, d'inciter les walis à la neutralité». Et de commenter que la transparence des élections ne s'arrête pas à la transparence des urnes. «Il faut une volonté politique transparente», tonnera-t-il. Et de fermer ce chapitre en répétant «le peuple veut le changement et le gouvernement ne veut pas de changement».

 En passant, il remarquera que la dilapidation des biens publics a connu récemment un rythme jamais atteint. «Par des gens craignant que les élections les pourchassent de leurs privilèges». Menasra attaquera le pouvoir sur un autre registre. Il dira «le pouvoir veut un parlement éclaté, donc démuni de toute volonté d'autonomie.» «Nous, nous voulons un Parlement fort, avec une majorité forte», dira-t-il. Pour atteindre cet objectif, il invitera ses militants et ses sympathisants à se mobiliser davantage. Faisant part de sa conviction que ces élections sont les dernières que l'actuel pouvoir organisera, Menasra s'adresse aux tenants de ce pouvoir en disant : «ouvrez les portes du changement. Ainsi vous allez fermer d'autres portes, menant à l'inconnu». Aux magistrats, les derniers destinataires de son message, il dira «vous avez une occasion pour devenir les acteurs d'une nouvelle ère historique». Il les invitera au strict respect de la volonté populaire en respectant la mission qui leur est dévolue. Signalons que Amine Allouche, tête de liste du FC à Oran, ainsi que Aïcha Labiod, la seconde sur la même liste, ont pris la parole avant le leader de leur parti. Ajoutons que la salle Saâda où s'est tenu le meeting n'a pas connu une affluence record.