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Criminalité: Les opérations «coup-de-poing» sont-elles suffisantes ?

par Houari Barti

Face à la montée de la criminalité, particulièrement celle relevant de la petite délinquance, les services de sécurité à Oran semblent, plus que jamais, devant le défi de faire renverser la tendance. Les citoyens, de leur côté sont expressément sollicités, à s'impliquer activement dans cette lutte en usant de leur droit et devoir de dénoncer tout acte criminel.

«La sécurité des personnes et des biens, n'est pas l'affaire exclusive des services de sécurité. Elle relève également de l'engagement des citoyens à porter plainte et à dénoncer tout acte criminel visant à nuire aux personnes ou à leurs biens», affirme au «Quotidien d'Oran», une source autorisée, qui rappelle dans ce sens, la mise à disposition des citoyens de numéros verts spécialement dédiés à cet effet.

Cet engagement des services de sécurité à sévir contre la criminalité s'est illustré, cette semaine, par des opérations «coup de poing» ciblées menées dans différents quartiers de la ville. Bilan de ces opérations menées les 15, 18 et 19 du mois en cours, 450 contrôles d'identité ayant permis de débusquer 12 cas de port d'armes blanches, l'arrestation de 5 individus faisant l'objet d'un avis de recherche et la récupération de 3 mineurs trouvés en situation de danger moral.

Ces opérations qui s'inscrivent dans «le cadre de la lutte contre la criminalité dans toutes ses formes» se poursuivent parfois jusqu'à des heures tardives de la nuit. Parmi les quartiers ciblés, Haï Essabah, Haï Ennour , Haï El Yasmine, le centre-ville (St Pierre), le boulevard du 19 Mars et Es-Seddikia entre autres.

Des policiers issus de différents services ont pris part à ces opérations sous la supervision directe du chef de sûreté de wilaya et du chef du service de police judiciaire de wilaya avec l'apport de la brigade canine spécialisée dans la lutte anti-drogue. Selon nos sources, ces opérations «coup de poing», entamées depuis quelques jours, devront se poursuivre pour maintenir la pression sur la «petite délinquance» mais aussi sur le grand banditisme qui ont pris, ces dernières années, des proportions alarmantes. Tout le monde se rappelle le casse effectué dernièrement dans une bijouterie du centre-ville, en plein jour, ou encore le braquage de l'agence commerciale d'un opérateur de téléphonie mobile. Mais il est à souligner également que les agressions avec violence, rixes à l'arme blanche, vols à la sauvette, sont devenus le lot quotidien des Oranais. Les quartiers périphériques ne sont pas épargnés. Au centre-ville, aux rues Larbi Ben-M'hidi, Khemisti ou encore l'avenue Loubet, c'est devenu aujourd'hui, un fait presque banal d'entendre le cri d'une femme à qui on vient de voler un téléphone portable, une chaîne en or ou des boucles d'oreille. Pour prendre la mesure de cette criminalité on peut citer, à titre illustratif, les statistiques du mois de janvier de cette année, où l'on a enregistré 1.050 affaires liées à la criminalité dont 688 concernant des vols et 382 agressions avec coups et blessures volontaires. Dans la majorité des cas, ces agresseurs sévissent en bandes et sont des récidivistes. Grâce à leur effet dissuasif avéré, ces opérations «coup de poing» ciblant les quartiers les plus chauds, se présentent ainsi comme une des réponses à cette criminalité en pleine expansion.

Dans sa stratégie de lutte contre la criminalité, la wilaya d'Oran veut également investir d'avantage dans la télésurveillance avec l'installation de caméras dans des points stratégiques de la ville. Un outil technologique devenu aujourd'hui plus qu'indispensable.