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Pénurie dans les établissements publics: Des vaccins entre 1200 et 2000 DA chez le privé

par Z. Mehdaoui

Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) ne lâche pas prise et exige la satisfaction de ses revendications contenues dans une plate-forme transmise au ministère de tutelle.

C'est en substance ce qui ressort de la conférence de presse organisée hier à Alger par le président et porte-parole de ce syndicat, Lyes Merabet. Ce dernier affirme que, malgré les réunions qui ont eu lieu avec le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, la plate-forme de revendications transmise en 2009 n'est pas encore satisfaite.

Le projet d'amendement du statut particulier des praticiens de la santé, les dérogations pour le passage aux grades supérieurs, le régime indemnitaire général (prime de garde et de contagion), les logements de fonction sont quelques revendications énumérées par M.Merabet qui souligne que ces points ont été largement évoqués lors d'une session extraordinaire organisée jeudi dernier par le Conseil national du SNPSP.

Parallèlement à cela, le responsable de ce syndicat a évoqué hier un manque de médicaments dans le service des urgences, ce qui crée, affirme-t-il, des tensions.

«Il y a des mois que ça dure», a-t-il déclaré en précisant que cela se répercute inéluctablement sur la santé du citoyen.

M.Merabet fait état également d'une absence cyclique des vaccins destinés aux enfants alors que le produit est disponible dans les secteurs de soins relevant du secteur privé.

«Comment ces vaccins donnés gratuitement dans le cadre du programme national de vaccination du ministère se retrouvent dans les cliniques privées ?», s'interroge le président du SNPSP qui révèle que les vaccins en question coûtent entre 1200 et 2000 DA dans ces cliniques.

Le responsable du Syndicat national des praticiens de la santé publique dira clairement que la campagne nationale de vaccination risque d'être compromise avec tous les risques encourus pour les enfants et surtout les bébés dont la vaccination est faite sur la base d'un calendrier.

Interrogé sur les raisons de l'absence de ces médicaments et sur les accusations que portent certains sur le détournement d'une partie de ces remèdes, le porte-parole du SNPSP dément, tout en étant tranchant: «S'il y a des médicaments qui sont détournés alors, il faut que la réglementation soit appliquée en jugeant et en sanctionnant les auteurs», a-t-il fait savoir.

Le responsable de ce syndicat a essayé également de défendre le personnel exerçant dans les services des urgences en notant que nombre de médecins et d'infirmiers sont régulièrement agressés verbalement et parfois même avec des armes blanches. M. Merabet a appelé l'administration et les autorités à prendre en charge ce problème pour protéger le personnel médical dans l'exercice de ses fonctions.

Cependant, le porte-parole du SNPSP a été peu prolixe quand il a été questionné sur les conditions d'accueil des malades dans les urgences. M Lyes Merabet, qui soulignera que «nous ne sommes pas tous des anges», reconnaît qu'il existe des problèmes d'accueil à cause d'un personnel qui est, dit-il, sous-payé et mal formé. Le porte-parole du SNPSP a tenu par ailleurs à dénoncer ce qu'il a qualifié «d'entraves à l'action syndicale». Merabet citera, à ce sujet, l'hôpital Ali Mendjeli à Alger où son directeur, affirme-t-il, refuse catégoriquement de donner la permission au personnel médical pour s'organiser en section syndicale (SPSP).

«Il y a des établissements hospitaliers qui refusent catégoriquement les syndicats autonomes», dira encore le conférencier qui appelle à «appliquer la loi dans toute sa rigueur».