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Constantine paralysée

par A. C.

Il a suffi que la neige tombe pendant une demi-heure pour que la plupart des rues et boulevards de la ville des ponts soient bloqués, avant-hier après-midi, à partir de 15 heures 30. Les importantes chutes de neige ont paralysé toute circulation et un gigantesque embouteillage s'est créé au centre-ville et à la Casbah notamment. Le boulevard Zighoud Youcef, depuis les tunnels et jusqu'à la place de Yougoslavie ainsi que le pont suspendu, la rue Si El Haouès qui traverse la Casbah dans toute sa longueur, étaient encombrés de véhicules bloqués par la neige qui s'entassait sur 30 centimètres environ. Toutes ces rues en pente ont favorisé des patinages de roues, des glissades incontrôlées de voitures dont les conducteurs étaient incapables d'arrêter, et déjà des voitures cabossées, étaient remarqués. La double voie située devant le centre hospitalo-universitaire était également paralysée et des dizaines de voitures bloquées par la neige.

La plupart des conducteurs ont fini par arrêter les moteurs et d'autres, de guerre lasse, ont tout simplement abandonné leur véhicule au bord de la chaussée. Et c'est vainement qu'une ambulance devant acheminer un malade aux urgences tentait de se frayer un chemin dans ce désordre indescriptible. A tel point d'ailleurs que plusieurs pompiers sont descendus du véhicule pour essayer de déplacer ceux qui étaient devant, dans une tentative puérile d'avancer. De 16 à 19 heures, aucun véhicule n'a pu bouger de sa place, et comme les services de la voirie brillaient par leur absence inexplicable, une demi-douzaine de jeunes habitant la cité Bon Marché se sont courageusement équipés de pelles et se sont mis à déblayer la neige. Et c'est grâce à cela que des véhicules ont été libérés avançant mètre par mètre, quelques fois en poussant les véhicules qui dérapaient dangereusement, et ce jusqu'à hauteur de la mosquée «Takaoua» où d'autres voitures qui se dirigeaient vers la cité Emir Abdelkader étaient bloquées dans une confusion totale. La plupart des gens étaient très en colère contre les autorités qui, disent-ils, n'ont pas levé le petit doigt pour dépêcher des équipes afin de dégager les rues au moins à l'aide de pelles, en attendant la mise en service d'engins chasse-neige.