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Une unité d'allogreffe à l'EHU 1er Novembre 1954: De l'espoir pour les enfants atteints de leucémie

par J. Boukraâ

Les cancers de l'enfant représentent 10% de l'ensemble des tumeurs, ce qui constitue une fréquence relativement élevée. Il s'agit d'une pathologie lourde et coûteuse pour les services de pédiatrie avec une mortalité élevée.

Les chiffres officiels indiquent que 1.500 nouveaux cas de cancer se déclarent, chaque année, chez les enfants.

Un diagnostic précoce de la maladie permet de la contourner et de prévenir les complications. Malheureusement, rapportent les médecins, beaucoup de malades ne consultent qu'une fois le cancer arrivé à un stade avancé. Ainsi, des tumeurs dures atteignent les enfants, en même temps que les adultes. Elles pourraient être évitées par un diagnostic précoce. Environ 40 à 45% des cancers de l'enfant sont des leucémies. Dans ce cadre, une unité de greffe de moelle osseuse a été mise en place dans l'établissement hospitalier universitaire 1er Novembre 1954, au profit des personnes atteintes de leucémie.

Cette unité, qui sera la deuxième après celle de la capitale, prendra en charge, une fois ouverte, 50 malades de toute la région ouest du pays. Des malades sont contraints de faire le déplacement jusqu'à Alger. Cette structure réservera 2 lits aux enfants devant subir une allogreffe (greffe provenant d'un sujet de même espèce, mais à formule génétique différente). En cas de leucémie aiguë, des cellules sanguines anormales apparaissent (des blastes) qui empêchent la formation de cellules saines.

De ce fait, il n'y a plus assez de globules rouges (d'où une anémie) ni de globules blancs (les défenses immunitaires baissent, favorisant les infections). Les plaquettes sanguines, elles aussi, sont en nombre insuffisant, ce qui entraîne des hémorragies. On distingue deux grands types de leucémies. Le premier, les leucémies aiguës lymphoblastiques, représentent 80% des leucémies de l'enfant et qui surviennent à tout âge mais avec un pic de fréquence entre 3 et 4 ans. Elles sont plus graves avant 1 an et après 10 ans. Elles intéressent la lignée lymphocytaire des globules blancs. Le deuxième type, les leucémies aiguës myéloblastiques sont plus rares chez l'enfant. Elles intéressent la lignée granuleuse des globules blancs (polynucléaires). Lors d'une allogreffe, on prélève des cellules souches chez une autre personne que l'enfant (ou chez son jumeau vrai). Habituellement, le donneur est un frère, une sœur ou l'un des deux parents. On trouve parfois un donneur non apparenté qui est compatible dans le réseau de moelle et de cellules souches. Les donneurs non apparentés sont des personnes en bonne santé âgées de 18 à 60 ans qui répondent aux exigences médicales.

La meilleure option est que le don provienne d'un frère ou d'une sœur. En fait, l'allogreffe offre au receveur la chance d'avoir un nouveau système immunitaire. L'allogreffe peut aider à empêcher l'apparition d'une récidive du cancer grâce à l'effet du greffon contre la tumeur ou du greffon contre la leucémie. Les cellules cancéreuses qui restent, soit les cellules résiduelles, sont attaquées par les cellules du donneur dans le cas non souhaité où des cellules cancéreuses sont encore présentes après le conditionnement. Le taux de complication est plus élevé avec une allogreffe qu'avec une autogreffe, comme la réaction du greffon contre l'hôte. A noter que dans le cas d'une leucémie les facteurs de risque sont l'exposition permanente aux rayons, notamment les rayons X et les produits chimiques qui contiennent du benzène. Notons que la leucémie est un cancer du sang qui survient au niveau de la moelle osseuse, là où sont fabriquées les cellules sanguines (globules blancs, rouges, plaquettes).