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Le meurtrier d'un vigile écope de 20 ans de réclusion

par H. Saaïdia

Le crime dont a été victime un vigile, en mars dernier, dans une société de gardiennage privée, dont le siège se trouve à Hassi Bounif, était hier à la barre. Il s'agit en fait d'un plan de vol à main armée qui a mal tourné. Au box des accusés, quatre personnes, les auteurs présumés du cambriolage nocturne du 10 mars 2011 qui a visé les locaux de cette société de gardiennage et de convoyage de fonds à Hassi Bounif. Ils comparaissaient pour «association de malfaiteurs et tentative de vol qualifié» pour les trois premiers, et «homicide volontaire» pour le quatrième. Lors de cette intrusion par une bande de cagoulés armés jusqu'aux dents, un vigile a laissé la vie dans l'exercice de sa mission. Atteint d'un coup de couteau au niveau de l'artère fémorale, la jeune victime a succombé à ses blessures après s'être littéralement vidée de son sang.

L'élucidation de cette affaire a été faite grâce à l'information fournie par la société de la victime, qui a accusé nommément un ancien vigile, répondant aux initiales M.M., qu'elle avait renvoyé fin 1999, d'être derrière ce coup. Le plaignant en voulait : pour preuve, un appel téléphonique qu'elle avait reçu peu de temps avant les faits, de la part d'une femme, qui n'était d'autre que la concubine de M.M. Celle-ci, dans un esprit revanchard sans doute, avait mis en garde l'administration de l'enreprise de gardiennage contre un sale coup préparé par M.M. A quelques rares menus détails, la suite des évènements concordait avec cette version.

Arrêté, H.H. reconnaîtra les faits. Il a néanmois nié le mobile de vol, prétendant que son coup monté avec des amis n'avait pour motif que de se faire justice soi-même après avoir été licencié à tort et sans solde par son employeur, d'après sa version des faits. Le procureur général a requis contre lui, ainsi que contre les deux autres complices, 20 ans de réclusion. Contre l'auteur de l'homicide, H.H., il a requis la perpétuité. L'avocat de ce dernier a, quant à lui, plaidé la requalification des faits retenus contre son client en «coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner». La sentence du tribunal a été son rejet.

A l'issue des délibérations, le meurtrier du vigile a été condamné à 20 ans de détention. Le planificateur du hold-up et ses deux autres coaccusés ont, pour leur part, écopé de 13 ans d'emprisonnement.