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France: Le Ramadhan rapporte 400 millions d'euros

par Salim L.

Le chiffre d'affaires généré à l'occasion du Ramadhan par les dépenses de consommation des musulmans vivant en France, atteint environ 400 millions d'euros. Cette estimation a été avancée par l'agence française «Ecofine», spécialisée dans l'information économique et financière. Cette agence qui a réalisé, récemment, un sondage en France a conclu que «71% des 5 millions de musulmans vivant en France, observent le ramadhan cette année». «Les achats des musulmans qui observent le jeûne se sont multipliés par deux par rapport aux autres mois de l'année, soit un total de dépense de près de 400 millions d'euros», indique cette agence. Durant le Ramadhan, la consommation des musulmans s'accroît fortement en France, comme partout ailleurs, dans le monde. La France assiste à un boom du marché «halal» (consommation éthique musulmane) qui ne cesse de progresser d'année en année. «En 2010, le «halal» devait générer 5,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont 1 milliard pour la restauration et 4,5 milliards pour le panier de la ménagère», détaille l'institut d'études «Solis», auteur d'une enquête sur le sujet.

Les grands distributeurs multiplient l'ouverture de points de vente spécialisés dans les produits «halal», indique «Ecofine». Selon cette agence, les grands distributeurs de produits «halal» s'implantent dans les régions dont la clientèle est constituée entre 8 et 50 % de musulmans. Selon une enquête publiée en novembre 2010, par le cabinet de conseil Insights Symphony IRI Group, le chiffre d'affaires des produits «halal» vendus en magasin a augmenté de 23 % sur un an à 140 millions d'euros pour un marché estimé à 5,5 milliards d'euros. Le magazine mensuel «Capital» évalue, quant à lui, ce marché à 6 milliards d'euros et situe sa progression à 10 % par an. Selon le cabinet «Ifop», cité par le journal «La croix», les musulmans de France pratiqueraient plus qu'il y a vingt ans et sont, de plus en plus, nombreux à observer le jeune du Ramadhan. Ce journal affirme que 71 % des personnes se déclarant de religion musulmane en France vont jeûner, cette année, durant le Ramadhan. Le Ramadhan est un enjeu économique en France. Le cabinet marketing «Solis» relève «une forte consommation de produits comme les sodas, les feuilles de brique, les dattes et la semoule. Mais la demande est aussi très élevée pour les produits «halal». Et le «halal» ne concerne pas seulement les viandes. Le consommateur musulman est aussi friand de produits variés, innovants, prêts à être mangés ou faciles à préparer. La gamme est de plus en plus variée : pizzas, petits pots pour bébés, bonbons... Les industriels et les distributeurs tirent leur épingle du jeu. Le marché du «halal» devrait connaître de nouveau une croissance à deux chiffres en 2011. La plus grande part du marché est détenue par les petits commerces de quartiers et les supérettes. Ces petits commerces vendent principalement de la viande et secondairement des plats cuisinés qui sont de plus en vogue surtout chez la jeune génération d'émigrés. Ces dernières années, les grandes et moyennes surfaces grignotent des parts de marché. A l'instar des anciennes marques, de nouveaux acteurs ont initié une déclinaison «halal» de leurs produits.

«Ils enregistrent, globalement, une hausse importante de leur notoriété auprès des consommateurs», souligne un cabinet de sondage économique. Les grands distributeurs ont également lancé leurs gammes «halal». Derrière le développement exponentiel du marché du «halal», il y a la démographie de la population musulmane qui est en progression en France. De plus en plus de boucheries «halal» s'implantent dans les quartiers à forte concentration de la population musulmane.

Un marché traditionnel sur lequel des marques pionnières tiennent la part du lion. Le créneau «halal» est porteur. Les géants de l'agroalimentaire se mettent aussi au «halal». Aujourd'hui, les grandes surfaces consacrent des rayons entiers aux produits «halal». Certaines grandes enseignes ont même créé leurs propres marques de distributeurs.