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Boussouf, 20 Août et Filali: Un calvaire nommé décharge

par A. E. A.

Au cours d'une émission de la radio régionale consacrée à l'environnent dans la wilaya, les habitants de Boussouf, du 20 Août et de la cité Filali se sont plaints des émanations de fumées incommodantes et des mauvaises odeurs dégagées par la décharge publique du 13e kilomètre, située sur la route de Aïn S'mara, ainsi que de leurs incidences sur leur santé et surtout celle des enfants et des personnes âgées.

D'après des habitants qui se sont exprimés jeudi matin au micro, «les odeurs nauséabondes des ordures et de divers détritus n'ont pas manqué de se traduire, à la longue, par la multiplication de maladies respiratoires et de cas d'allergie». Un citoyen de la cité Boussouf déclare «que la nuit, il est pratiquement impossible de dormir à cause des odeurs vraiment incommodantes émanant de la dite décharge. Je suis moi-même asthmatique, et ce dont j'ai le plus peur, c'est pour ma fille. Je panique rien qu'à l'idée qu'elle puisse attraper cette maladie elle aussi».

Un autre habitant de la cité du 20 Août, qui vit avec ses grands-parents, «avoue craindre également pour leur santé et indique que du côté de la cité donnant directement sur la décharge publique, les habitants vivent les fenêtres fermées pratiquement de jour comme de nuit, malgré les grosses chaleurs de ces derniers temps». Et de faire remarquer que «c'est autant dire qu'il s'agit là d'une espèce d'emprisonnement auquel chacun consent consciemment et volontairement, et ce afin de préserver sa santé et celle des siens».

Les habitants des trois cités sont unanimes à réclamer le transfert de la décharge du 13e km et lui choisir un site qui soit situé loin des groupements d'habitations.

Le directeur de l'environnement, Mohamed Essadik Ben Abdallah, présent sur le plateau, a répondu aux auditeurs que ses services sont au courant de ce qu'endurent les résidents de ces cités. Et tout en reconnaissant leurs souffrances du fait de cette proximité, il déclare que tous les moyens sont mobilisés actuellement pour éteindre le feu qui s'est déclaré dans cette décharge, sachant que cette opération est des plus difficiles, car exigeant non seulement de l'eau en quantité mais aussi l'enfouissement des déchets en proie aux flammes.

Le directeur fera état de la réalisation d'un projet qui résoudra définitivement le problème. En effet, dira-t-il, ses services travaillent actuellement à la réalisation d'un centre de transfert de déchets, au niveau du même site, mais dont les travaux nécessitent du temps. Il ne sera donc pas prêt avant une année. En attendant et pour parer au plus urgent, à savoir les incendies des ordures et autres détritus, dont les incidences sur la santé des riverains sont évidentes, il propose aux gestionnaires de la décharge d'instaurer une meilleure gestion pour éviter au maximum la survenance d'incendies. Il rappellera que le centre d'enfouissement technique (CET) de Bougharb est assez loin et que les 400 tonnes de déchets/jour de la ville de Constantine n'ont pas d'autre endroit pour être stockés que cette décharge, qui sera fermée après la réalisation du projet de centre de transfert en question.