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Méchéria: Une ville en mal de loisirs

par M. S. Laradji

Pour les citoyens de Méchéria qui n'ont pas les moyens de s'offrir des vacances sur les sables dorés d'un beau rivage, la ville malheureusement n'a rien à leur offrir en matière de détente et de loisirs.

Les jeunes et moins jeunes passent leurs journées à raser les murs des cités ou à jouer au football, à la faveur des tournois organisés à travers les quartiers populaires de la cité, seule échappatoire pour s'extirper à l'ennui ambiant.

La seule piscine dont dispose la ville n'a vu le jour que grâce à la générosité du fonds de développement des régions du sud qui l'a prévue dans le cadre d'un mini complexe sportif, une piscine dite semi olympique, destinée normalement aux sports de performance, mais besoin aidant, elle a fini par acquérir le statut de piscine municipale pour contenir enfants, jeunes et adultes, qui se disputent l'espace existant dans une cohue indescriptible.

Ni jardins de détente pour famille, notamment pour femmes au foyer qui aimeraient bien trouver un espace convivial pour décompresser et rompre ainsi avec leur train de vie monotone, ni parc d'attraction comme il en existe dans presque toutes les villes d'Algérie, encore moins un plan d'eau ou une piscine à attraction, aucune structure de loisirs qui puisse retirer la ville de sa léthargie profonde.

Nul, à Méchéria, ne peut s'empêcher de dire que la cité des hauts plateaux, la plus importante pourtant au niveau de la wilaya de Naama, a de tout temps souffert de disparités en matière de développement local, censé être équilibré et harmonieux. A titre illustratif, des structures comme parc de loisirs, piscine municipale, jardin de détente, plans d'eau, qui font, aujourd'hui, bonne recette dans les villes qui se respectent, n'ont jamais effleuré l'esprit des élus locaux qui se sont succédés aux commandes de la municipalité, pourtant, il est bien inscrit dans le registre de leurs prérogatives de prendre en main les destinées du développement local et l'aiguillonner selon les besoins réels de tous les secteurs sans distinction aucune.

De l'avis de presque tous les citoyens locaux, la localité de Méchéria a de tout temps eu des difficultés à choisir des élus aux visions saines et modernes. Les premiers qui se sont installés à la tête de la municipalité, aux compétences primaires sinon limitées, ont commencé par détruire et réaffecter tout ce que la ville avait de beau à offrir aux citoyens et même aux visiteurs. L'on peut évoquer, non sans regret, la piscine municipale du quartier «Emmanuelle», un magnifique site de fraîcheur attenant à un jardin ou fraternisaient côte à côte des rosiers de toutes les couleurs, un site qui faisait le bonheur des familles, en été le stade du tennis joliment clôturé de cyprès et de pins, Imen El Hakem, le stade de la pétanque, les sources de Méchéria qui traversaient le quartier Khemisti jusqu'à la défunte piscine. Toutes ces merveilles qui jetaient une note vive dans le décor naturel de la cité, ont été soit détruites soit envahies par le béton.