Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Les propositions de Cheikh Bouamrane et Mohamed Hadef

par  G.O.

A l'issue des 45 minutes de consultation qui lui ont été consacrées dans l'après-midi d'hier, le président du Haut conseil islamique (HCI) a fait savoir à la presse que «dans cette consultation, je ne me suis pas contenté du volet religieux mais aussi de celui économique et social». Connu pour sa vivacité d'esprit, Cheikh Bouamrane a ajouté qu'il était aussi de formation «philosophe philosophé» (faïlassouf moutafalsif) en sus de celle de théologien».

Il a affirmé avoir remis un écrit de ses propositions à la commission Bensalah notamment sur la révision de la Constitution et les constantes nationales qu'elles consacrent «et qui ne doivent pas changer». En premier, Cheikh Bouamrane cite l'islam qui doit être «religion d'Etat» comme déjà consacré et «l'arabe qui doit être répandue dans toutes les institutions». Il pense ainsi qu' «on doit allier ce qu'il y a de vrai et d'authentique dans l'islam à ce que dit la pensée moderne». Le président du HCI propose à ce que «le secteur de l'éducation enseigne à l'école une culture religieuse authentique». Parce qu'a-t-il affirmé «elle nous protège des fléaux sociaux et de ce qu'on voit dans notre société comme débauche, corruption, agressions contre les épouses?». Il appelle à la sensibilisation de la société à une éducation religieuse authentique, en même temps par l'organisation de conférences nationales et internationales comme le fait, note-t-il, chaque année le HCI en plus de sa publication de recommandations dans ce sens.

Cheikh Bouamrane se réfère au grand Ibn Rochd pour souligner que «l'islam sépare d'une certaine manière entre la politique et la religion». Ceci, probablement pour ne pas qu'il évoque explicitement la laïcité. Le président du HCI apporte ainsi la contradiction «à une vision chez certains orientalistes et même chez le Pape Benoît XVI qui les laisse dire que l'islam ne sépare pas entre la religion et la politique». Ibn Rochd est évoqué par Bouamrane pour noter l'esprit d'une de ses œuvres à travers laquelle «il accorde entre la philosophie et la raison».

Le président du Mouvement national de l'espérance (MNE) a clos, pour sa part, la séance de consultations d'hier. Mohamed Hadef est revenu sur la scène politique nationale à la faveur de l'occasion qui lui a été offerte hier par la commission Bensalah pour s'exprimer sur les réformes décidées par le chef de l'Etat. «Le parti a une position politique connue», a-t-il commencé par dire. «Nous avons remis un écrit à la commission de plus d'une cinquantaine de propositions mais nous nous sommes préoccupés uniquement par ce qui rassemble les Algériennes et les Algériens», affirme-t-il. Hadef veut de par ses propositions que «la République vive, que la Nation se rassemble et que la politique change pour des aspirations démocratiques, de justice et d'équité».

Il demande que «les nouvelles lois garantissent des droits égaux à toutes les Algériennes et à tous les Algériens». Il réclame en prime «un statut pour les partis politiques parce qu'ils n'en ont jamais eu». Un statut qui, dit-il, «les protège et leur assure la sécurité». Il veut aussi que l'Etat leur accorde une aide financière. Qu'il soit aussi mis fin «à la mauvaise politique et à la hogra». Il conclut en revendiquant «une forte participation des Algériens dans le changement politique, un rajeunissement de l'élite politique et un partage équitable des ressources du pays».