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Maladies de la prostate: En attendant les statistiques

par A. Mallem

« Le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers et la seconde cause de mortalité dans le monde chez l'homme et cela après la bronchite», a déclaré jeudi le professeur Dahdouh, président de l'association des urologues de Constantine. Cette déclaration a été faite au cours d'une conférence que ce praticien a tenue conjointement avec le professeur Patrick Coloby, président de l'association française d'urologie, en marge de l'ouverture des 6èmes journées nationales d'urologie de Constantine. De son côté, l'urologue français, invité à ces deux journées qui se sont tenues les 2 et 3 juin à la faculté de médecine, sous le thème principal de «la pathologie prostatique», a déclaré que chaque année 70.000 nouveaux cas, soit 1000 cas par million d'habitants et par an, sont recensés en France.

Aussi, la mortalité par cancer de la prostate dans ce pays a été située au-dessus de 9000 malades par an.

En ce qui concerne l'Algérie, le professeur Dahdouh a été catégorique pour dire «qu'il n'existe pas, jusqu'à présent, de statistiques précises et sûres pour la bonne raison qu'il n'y a pas de dépistage de masse». Il faut savoir, a-t-il signalé, que les statistiques sont faites régulièrement au niveau de l'institut national de santé publique où sont transmis tous les cas de mortalité par cancer de la prostate. «Je n'ai pas de chiffres exacts, mais je peux dire qu'il y a beaucoup de patients qui meurent sans que l'on sache vraiment la cause exacte du décès parce qu'on ne fait pas de diagnostic histologique. Ceci d'une part. D'autre part, il faut avoir à l'esprit que l'Algérie n'est pas limitée aux grands centres urbains comme Alger, Oran, Annaba ou Constantine. C'est pourquoi, à mon avis, il est important de généraliser la biopsie prostatique pour pouvoir réunir des statistiques fiables », a-t-il déclaré. Ce praticien a ajouté qu'à l'établissement hospitalier de santé (EHS) de Daksi où il dirige le service de chirurgie urologique et de transplantation rénale, son service ne reçoit aujourd'hui que les cas compliqués. «Nous faisons chaque semaine 4 à 5 interventions chirurgicales sur la prostate», a-t-il répondu à la question d'un journaliste. Il terminera en indiquant que son association a organisé ces journées dans le but de démystifier la pathologie de la prostate afin d'éliminer la hantise de cette pathologie chez les gens âgés de plus de 50 ans, laquelle est synonyme pour eux de cancer.

 D'autre part, le professeur Coloby qui a fait un exposé complet sur la pathologie de la prostate, a déclaré que les nouvelles technologies de traitement au moyen de la photovaporisation des cellules par laser sont encore en état d'évaluation. Cette technique n'est pas validée. «En France, a-t-il affirmé, celle-ci n'est pas remboursée par la sécurité sociale et, à mon avis, il faut se méfier des nouvelles technologies en démystifiant aussi «la magie» du laser car sur le plan scientifique il n'a pas été prouvé que cette technique peut remplacer la méthode classique».

Cette affirmation a été appuyée par le professeur Dahdouh qui a indiqué qu'en Algérie la nouvelle technologie est réservée à une certaine catégorie de malades.