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A la veille du Ramadhan, une source anonyme s'inquiète: Djezzy ne peut plus importer de cartes SIM

par M. Saadoune

Une source anonyme et néanmoins «amie» de Djezzy se plaint des entraves que rencontre l'entreprise. Sa stratégie commerciale pour le Ramadhan pourrait être compromise. L'agence Reuters, citant une source qui «entretient des liens commerciaux avec Orascom Telecom Holding (OTH)», affirme qu'OTA (Djezzy) la filiale algérienne du groupe égyptien est empêchée d'importer des cartes SIM, ce qui pourrait avoir un impact à la baisse des ventes durant cette période propice. Ce serait le gouvernement algérien qui ferait obstacle, selon l'article de Reuters en indiquant que le groupe de Naguib Sawiris n'a pu importer, depuis avril dernier, des équipements de téléphonie, la Banque d'Algérie ayant bloqué les transferts de dividendes de Djezzy vers l'étranger.

Alors qu'Orascom Telecom Algérie a refusé de se prononcer sur la question, la source en «relation commerciale» avec Orascom Telecom Holding assume de facto ce rôle de porte-parole de l'unité la plus rentable du groupe Sawiris.

Le gel des importations de cartes SIM et d'équipements menacerait de restreindre considérablement les ventes de Djezzy qui ont tendance - c'est le cas aussi des autres opérateurs - à augmenter au cours du mois du Ramadhan. Une période où les opérateurs multiplient les offres pour «accrocher» de nouveaux abonnés et éventuellement en débaucher chez la concurrence.

Ne pas disposer d'un stock suffisant de cartes SIM ne peut qu'être handicapant dans un contexte où la concurrence a tendance à devenir acharnée et où le mois de Ramadhan a toujours été l'occasion pour les opérateurs de multiplier les offres destinées à faire gagner de nouveaux abonnés. La source, qui ne veut pas être citée, a néanmoins a un grand souci des intérêts de Djezzy et s'inquiète des effets des blocages. «Djezzy est confronté à des problèmes difficiles» car l'entreprise n'est «toujours pas autorisée à importer des équipements matériels y compris des cartes SIM et des pièces de rechange».

La même source, tout en affirmant ne pas savoir combien de cartes SIM sont disponibles en stock, estime que Djezzy «ne sera pas toujours en mesure de satisfaire la demande». Dans cet article à tonalité largement favorable à Djezzy, Reuters note cependant que la capacité de Djezzy d'importer du matériel est également limitée par d'autres restrictions du gouvernement algérien qui s'appliquent à toutes les entreprises dans le secteur.

Transferts bloqués

Pour rappel, le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, dans un communiqué rendu public le 28 avril dernier dans lequel il s'opposait à une cession des actifs de Djezzy au sud-africain MTN, avait indiqué que «toutes les opérations de transferts de capitaux par OTA vers l'étranger demeureront gelées jusqu'à assainissement de la situation fiscale de cette entreprise pour les transferts de ses dividendes, conformément à la loi, mais aussi jusqu'à clarification du futur de OTA avec ses actionnaires actuels». Des négociations devraient avoir lieu - mais aucune date n'est fixée - pour le rachat de Djezzy par l'Etat algérien qui a fait valoir son droit de préemption. La «clarification du futur de OTA», condition nouvelle ajoutée après l'annonce des tractations OTH-MTN, n'est pas encore faite, le transfert des dividendes reste bloqué. Mais cela explique-t-il que les cartes SIM ne peuvent être importées ? Djezzy souffrirait-elle, comme les autres entreprises algériennes, dont Air Algérie, de l'obligation du recours unique au crédit documentaire pour le financement des importations ? Ce qui est sûr est qu' OTA, en tant que société de droit algérien, n'y échappe pas. Ses concurrents, non plus !