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Espace: Le 1er satellite 100% algérien lancé fin 2011

par Yazid Alilat

Le premier satellite artificiel 100% algérien sera lancé à la fin de l'année 2011, a annoncé jeudi à Alger le directeur général de l'Agence spatiale algérienne, Azzedine Oussedik. La réalisation de ce troisième satellite algérien, Alsat2-B, qui sera cette fois-ci entièrement réalisé par des ingénieurs algériens à Oran et plus exactement dans la commune de Bir El-Djir, sera entamée à la fin de l'année, le lancement étant prévu fin 2011. Le N°1 de l'ASAL a affirmé en outre, devant un parterre de journalistes, que «Alsat-2B a une haute précision avec une image par jour». Le satellite Alsat 2B, qui devait initialement être lancé fin 2009, une année après son «aîné» Alsat2-A, sera construit à Bir El Djir, dans l'annexe du Centre national des techniques spatiales (CNTS) d'Arzew, par une équipe d'une trentaine d'ingénieurs algériens formés par le groupe EADS Astrium à Toulouse. Leur formation avait débuté en 2004 pour réaliser sur le territoire algérien le satellite Alsat2-B.

Depuis 2006, l'Algérie a entamé, un peu plus de quatre années après le lancement à partir d'une base spatiale russe de son premier satellite, Alsat-1 (23 novembre 2002), un vaste programme de développement de la recherche spatiale, la formation d'ingénieurs nationaux et la construction de satellites d'observation. Ce programme, doté d'une enveloppe financière de plus de 82 milliards de dinars, couvre la période 2006 - 2020 et prévoit la conception et la réalisation de systèmes spatiaux d'observation de la Terre à différentes résolutions spatiales et spectrales et un système spatial de télécommunications Alcomsat - 1. C'est dans ce contexte qu'ont été prévus les deux satellites d'observation de la terre, Alsat2-A, lancé le 12 juillet avec succès par une fusée indienne, et son «jumeau» ou son petit frère «Alsat2-B», dont le lancement est prévu, si le programme se déroule normalement, fin 2011. Et pour réaliser ce programme avec des compétences nationales, l'Agence spatiale algérienne a formé une trentaine d'ingénieurs dans les centres de recherche spatiale en France et dans certains pays européens, notamment en Grande-Bretagne pour assurer le développement, le suivi du programme national et surtout pour préparer l'après-Alsat-1.

Par ailleurs, le directeur général de l'ASAL a affirmé que le satellite Alsat2-A, lancé à partir du centre spatial indien de Sriharikota, dans le sud de l'Inde, «sera fonctionnel dans un mois avec la réception d'une image tous les trois jours. Le lancement d'Alsat-2A constitue une première concrétisation, pour l'Algérie, sur le plan technologique, de son programme spatial horizon 2020, adopté par le gouvernement en 2006. M. Oussedik a précisé que «cet exploit d'une trentaine d'ingénieurs algériens a été réalisé en partenariat avec des universités internationales». Alsat2-A est complémentaire au premier satellite lancé en 2002, Alsat-1, réalisé au Royaume-Uni. Ce satellite est, depuis son lancement, contrôlé à partir du centre spatial d'Arzew. Ce premier satellite algérien, qui aura coûté quelque 11 millions de dollars, avait été lancé avec succès le 23 novembre 2002 à partir de la base de lancement de Plesetsk en Russie. Il ouvrait la voie à une véritable conquête de l'espace pour les ingénieurs et techniciens algériens, et inaugurait réellement l'ère spatiale algérienne. Après la «fin de sa mission», d'une durée de cinq années, il sera remplacé par un Alsat-1, dont la programmation n'est pas encore en «chantier». Quant au satellite Alsat2-A, lancé le 12 juillet dernier, il sera contrôlé à partir de Ouargla, dans le Sud du pays, dont «la position géographique demeure intéressante», selon M.Oussedik. Pour autant, le programme spatial algérien accuse du retard sur ses prévisions : les deux satellites de la seconde génération, Alsat2 A et B devaient être mis sur orbite et opérationnels fin 2009, au plus tard. Un retard de programmation qui n'a pas été expliqué par le Directeur général de l'ASAL, même si, globalement, lancer un satellite avec un retard d'une à deux années pour un pays qui débute dans l'ère spatiale est déjà en soi une gageure.