Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Football: Les Egyptiens veulent un match de réconciliation

par Oualid Ammar

«Raouraoua propose l'organisation d'un match amical entre l'Egypte et l'Algérie pour mettre fin à la crise».

C'est sous ce titre accrocheur que le journal sensationnaliste «El Misri El Youm» présente un de ses principaux articles. Son auteur attribue cette proposition au président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua. Il aurait fait cette proposition à Johannesburg lors d'une rencontre avec le président par intérim de la Fédération égyptienne de football (FEF), Hani Abou Raïda. «Hani Abou Raïda affirme que l'on approche d'une issue à la crise égypto-algérienne, précisant qu'il a exploré avec Mohamed Raouraoua la possibilité de mettre un terme à cette crise de façon officielle», écrit ce journal égyptien. Et c'est là, ajoute-t-il, que le président de la FAF aurait suggéré, à son interlocuteur égyptien, cette idée d'un match amical entre les deux équipes nationales «pour souligner qu'il n'y a aucune crise entre les joueurs ou entre les personnes, dans les deux pays». «El Misri El Youm» ne dit pas quand, ni où pourrait se dérouler une telle rencontre amicale de réconciliation.

Une idée égyptienne

Ce journal ne dit pas, non plus, si un tel projet ne devrait pas être soumis aux fédérations respectives de football. Le président de la FAF, M. Raouraoua, ne s'est pas prononcé publiquement là-dessus. Il n'y a eu aucun communiqué officiel, ni en Afrique du Sud, ni sur le site Internet officiel de la Fédération.

Face au silence algérien sur ce sujet, cette idée semble être purement égyptienne. Et si elle a été évoquée entre les deux responsables du football algérien et égyptien en Afrique du Sud, elle n'a pas dû dépasser le stade informel. Si, et seulement si. En la mettant sur la place publique, le journal semble vouloir susciter des réactions en Algérie, surtout. Et pour rester dans le domaine, à ce stade, ce ne serait donc qu'un ballon d'essai.

Du côté égyptien, on n'affiche pas d'ailleurs un enthousiasme particulier par rapport à cette idée de match amical. On est plutôt prudent. Le président par intérim Hani Abou Raïda, cité par le même journal, estime que «le match entre El Ismaïlia et la JS Kabylie, en Algérie, sera un début effectif qui permettra d'apprécier les bonnes relations entre les responsables sportifs des deux pays».

Mauvais perdants

On sait que le ministre égyptien de l'Information a instruit, avant-hier, l'ensemble des services sportifs des médias de son pays afin qu'ils traitent en toute objectivité les deux prochaines rencontres de football qui opposeront, en Algérie d'abord, El Ismaïlia et El Ahly, à la JS Kabylie. Du côté algérien, les observateurs se demandent si avec cet article d'El Misri El Youm on ne veut pas forcer la main à la Fédération algérienne de football. On rappelle, en effet, que «la Fédération algérienne attend toujours les excuses officielles de la Fédération égyptienne pour ce qui s'est passé au Caire».

A titre de rappel, le 18 mai dernier, dans un communiqué la commission de discipline de la FIFA - après les deux matchs qualificatifs pour la Coupe du monde de football - avait infligé à l'Egypte une interdiction d'organiser les deux premiers matchs de qualification de son équipe nationale de football au Mondial-2014 à «moins de 100 km» du Caire et une amende de 100.000 francs suisses (71.000 euros). On se souvient que Le Caire avait avancé la thèse très légère selon laquelle le bus de l'équipe nationale a été caillassé de l'intérieur par les joueurs de l'équipe nationale, eux-mêmes !! On se souvient aussi que l'instance de Blatter na pas donné de suite à la plainte égyptienne sur les présumés événements de Oum Dormane, au Soudan. Après tous ces revers, l'instance égyptienne du ballon rond n'a toujours pas fait son mea culpa. Et en plus, elle veut un match amical. Ah! Qu'ils sont têtus ces mauvais perdants. Grands seigneurs, en dernier ressort, les Algériens pourraient accepter le principe d'une telle rencontre.