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Il y a 175 ans, la bataille de la Mactaa

par Houari Barti

Plus de 17 décades nous séparent de la glorieuse bataille, celle d'El Magta'â, menée par un jeune Emir algérien contre l'armée française. Abdelkader Ben Mahieddine El-Hassani, célèbre sous le nom de l'Emir Abdelkader, alors âgé d'à peine 26 ans, écrivit, un certain 28 juin 1835, une des plus glorieuses pages de l'Histoire de libération algérienne après avoir vaincu, dans une bataille restée depuis dans les annales militaires, les troupes françaises commandées par le général Trézel.

 Comme chaque année, la Fondation Emir-Abdelkader, à travers sa section d'Oran, a tenu à marquer l'événement en commémorant le 175ème anniversaire de la bataille d'El Magta'â. Une journée nationale d'étude intitulée «Vérité sur la bataille d'El Magta'â» a été organisée en cette occasion, avec la participation d'historiens et de chercheurs venus des quatre coins du pays. Au programme de cette journée commémorative lancée sous le haut patronage du wali d'Oran, M.Sekrane Tahar, la projection d'un film documentaire sur la bataille d'El Magta'â, ainsi que des conférences animées par des historiens, écrivains et chercheurs ayant travaillé sur le thème. Plus qu'une simple bataille, ce mémorable face-à-face entre l'armée d'occupation française et les moudjahidine algériens témoigne de tous le sens tactique utilisé par l'Emir Abdelkader.

 «Un art militaire enseigné jusqu'à aujourd'hui aussi bien dans nos académies militaires que dans les académies militaires étrangères (France, Italie, Allemagne, Russie, Etats-Unis et surtout en Pologne?», selon le président de la Fondation Emir-Abdelkader, section d'Oran, le docteur Chamyl Boutaleb El Hassani. Pour ce qui est des pertes essuyées par l'armée française lors de cette bataille, les rapports Clauzel ou Tatareau font état de 962 tués, près de 1.500 blessés et quelques disparus (prisonniers ou déserteurs) sur un effectif engagé par l'armée française estimé à 2.800 hommes d'infanterie en plus d'un régiment de chasseurs d'Afrique, soit 6 escadrons de combat. Pour faire face à l'armée française, l'Emir Abdelkader n'avait opposé que ses 1.100 réguliers, soit 800 khiyala et 300 âsker (estimation Tatareau), auxquels se sont ajoutés 1.500 combattants de la région (1.000 cavaliers et 500 fantassins). A noter que, cette année, la commémoration de cet événement historique a eu lieu au niveau des communes de Mers El Hadjadj et de Bethioua, notamment à la zaouïa du Cheikh Bouabdelli qui a abrité la journée d'études sur cet événement.