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L'affaire du réseau d'avortement à la barre

par Houari Saaïdia

Des peines entre 2 et 5 ans d'emprisonnement ont été requises par le ministère public dans l'affaire du réseau d'avortement illégal, dont le procès s'est ouvert hier devant le tribunal de première instance d'Oran.

 Les plaidoiries de la défense se poursuivant à une heure tardive, le verdict sera connu ultérieurement. Après une série de reports, le dossier était enfin prêt à être jugé. 12 accusés comparaissaient pour répondre des accusations d'avortement illégal et de complicité. Le représentant du droit public a requis 5 ans de prison ferme contre 7 accusés, parmi lesquels un médecin, un TS au service des UMC de l'hôpital, un surveillant médical près le même établissement hospitalier, deux paramédicaux, une femme de ménage, la propriétaire de l'appartement où s'exerçait cette activité illicite, sis cité Lescure, au centre-ville d'Oran. Le procureur a requis en revanche une sanction de 2 ans de réclusion contre les cinq autres accusés, dont deux femmes ayant recouru aux services de cette « clinique » clandestine pour se débarrasser de leur portée, ainsi que des présumées racoleuses du réseau. Il est à rappeler que ce scandale a éclaté en avril dernier, lorsque la police judiciaire a démantelé une association de malfaiteurs, composée de neuf personnes, dont une femme de ménage exerçant à l'hôpital pédiatrique de Canastel, et ce à la faveur d'une «souricière» opérée dans le local où se pratiquait l'avortement illégal, selon une source policière. Ce jour-là, un policier et une policière se sont présentés en civil, sous l'anonymat, en se faisant passer pour un couple voulant se débarrasser du foetus. Le scénario était tel que les avorteurs n'ont rien soupçonné et sont tombés dans le filet.

 Parmi les présumés membres de cette bande, un employé du service des urgences médico-chirurgicales du CHU d'Oran et une « racoleuse », placés sous mandat de dépôt, ainsi que la femme de ménage. Impliqué dans l'affaire, un médecin exerçant à Bir El-Djir était placé sous contrôle judiciaire. Selon la même source, la perquisition du domicile de la femme de ménage, sis Cité Lescure, et qui faisait office d'un cabinet médical clandestin, a permis de découvrir du matériel et du produit médical utilisé dans l'avortement.