Sous les auspices de la direction des Affaires religieuses de la wilaya de Constantine et de l'Association El-Oussra Essaida de Ghardaïa, un colloque scientifique et spirituel se déroule depuis avant-hier dans une mosquée de la cité de Békira, située à près de quatre kilomètres de Constantine, réunissant à huis clos plus de 160 doctes en Islam, mais aussi de simples citoyens. La clôture des travaux est prévue pour demain, jeudi.

C'est ce que nous avons appris auprès de l'organisateur de cette rencontre, l'Imam de la mosquée Abou Bakr Essadik, qui en abrite les travaux. Notre interlocuteur précise que «c'est la première fois que ce colloque s'organise à l'échelle de la wilaya, même s'il est à sa cinquième édition, ayant été déjà organisé à Ghardaïa, Oran, Alger et Sétif pour la toute dernière». L'Imam souligne que les participants viennent de plusieurs wilayas du pays, à l'instar d'Akbou, de Aïn Ouelman, de Mostaganem, d'Oran, mais aussi du Guerrara, de Berriane, de Ghardaïa... etc.

Notre vis-à-vis tient à faire savoir que «le but de ce genre de réflexion sur l'authenticité de l'Islam est de montrer que les «différences» que l'on prête aux deux courants, Ibadite et Malékite, ne résistent pas à une analyse rigoureuse d'une approche scientifique et spirituelle de la sainte religion». Et de poursuivre, «cette initiative faisant se rencontrer un nombre aussi important de participants à des «Halaqates» de nature intellectuelle et sociale, organisées par des érudits en Islam ainsi que beaucoup d'autres personnes moins savantes permettra de discuter de ces deux grands courants, afin de faire ressentir et comprendre aux uns comme aux autres que les différences et divergences présumées dans les interprétations du texte sacré du Coran ne tiennent pas la route». Et l'organisation et la réussite de ces multiples initiatives à travers le territoire de tout le pays, selon notre interlocuteur, ne vise pas moins qu'à faire échec aux tentatives de tous ceux qui veulent exploiter cette question sensible des courants dans l'Islam et dresser les musulmans ibadites et malekites les uns contre les autres, comme cela a été le cas il y a quelques mois à Berriane. Soulignant l'inexistence de différences fondamentales, l'Imam, représentant officiellement la direction de wilaya des Affaires religieuses, indique à titre d'exemple que «les prières qu'accomplissent les participants à la rencontre se font en commun, c'est-à-dire rassemblant et les IIadites et Malikites, à tour de rôle, alternativement derrière un Imam des deux courants.