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4e réunion du Conseil d'association Algérie-UE: Medelci évoque un «esprit positif»

par M. Saâdoune

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a salué hier, sur les ondes de Radio Algérie internationale, «l'esprit positif» dans lequel s'est tenue, au Luxembourg, la 4e réunion du Conseil d'association entre l'Algérie et l'Union européenne.

Le ministre a certes soulevé des «préoccupations» importantes pour l'Algérie mais il semblait fort loin des récriminations que l'on entend régulièrement à Alger au sujet du bilan de l'accord d'association. Pour lui, la réunion d'évaluation pour l'an 2008 pour les aspects politiques, économiques et humains de l'accord d'association «a permis de dégager des pistes et parfois des mécanismes» pour renforcer la démarche dont l'objectif majeur est d'attirer les investissements. Mourad Medelci estime avoir constaté une «grande écoute» chez le partenaire européen qui aurait reconnu les grands efforts accomplis par l'Algérie dans les différents domaines.

Concernant les «préoccupations» algériennes, le ministre des Affaires étrangères dit avoir fait remarquer que la «crise économique et financière ne ménage pas l'Algérie non plus, sa balance des paiements marque le pas depuis quelques mois». Une situation qui contraint l'Algérie à en surveiller l'évolution de «manière attentive». Il a relevé qu'en 2008, les efforts d'exportations hors hydrocarbures de l'Algérie sont restés faibles, de l'ordre de 800 millions de dollars, et que des «pistes ont été dégagées» pour corriger cette tendance.



Exporter davantage

 

En fait, a-t-il fait remarquer, en chiffres absolus, la balance commerciale de l'Algérie avec l'Union européenne est excédentaire avec 40 milliards de dollars d'exportations pour 20 milliards d'importations. Ce qui pose problème, selon lui, c'est la structure de la balance commerciale avec une faible participation des exportations hors hydrocarbures. «Nous avons besoin d'exporter davantage, que l'on produise sur le territoire national et développe les investissements dans certaines filières». Selon lui, il a été question de créer de meilleures «conditions pour l'accès des produits algériens en Europe».

Un groupe de travail conjoint entre l'Algérie et l'UE devrait être mis en place pour identifier les contraintes rencontrées par les produits algériens. Le plus important pour l'Algérie est de «développer la production locale des biens et des services. Par nos propres moyens ou en partenariat avec des investisseurs européens, mais ils ne sont pas nombreux».

Sur la manière de corriger la structure de la balance commerciale entre l'Algérie et l'Union européenne, les deux parties ont constaté qu'il y a encore du travail à faire. Il a annoncé à ce propos que l'Algérie et l'UE vont organiser en octobre prochain un Forum des investisseurs européens en Algérie. Il a relevé que la balance des services était défavorable à l'Algérie, qui importe 5,2 milliards de dollars contre 2,2 milliards. Il y a un déséquilibre à réduire, a indiqué M. Medelci.



Ne pas être limité au statut d'extracteur d'énergie

 

L'accord d'association prévoit une «clause de rendez-vous» pour 2010, mais, précise le ministre, le volet des services ne pourrait être discuté que si l'Algérie a intégré entre-temps l'OMC. Ce qui paraît hypothétique. Le ministre a soulevé le problème du programme pluriannuel de coopération entre l'Algérie et l'UE doté de 250 millions d'euros, mais dont les procédures sont très compliquées. M. Medelci a indiqué que l'Algérie a proposé de changer de système pour le prochain plan pluriannuel 2011-2013. Dans le domaine de l'énergie, M. Medelci a relevé que les relations avec l'Europe avaient déjà un «caractère stratégique» puisque l'Algérie est déjà le 3e fournisseur. Néanmoins, a-t-il souligné, l'Algérie ne veut pas être limitée au statut d'extracteur et de transporteur mais entend être présente dans l'aval. Pour M. Medelci, cette position devrait être acceptée, «sinon cela sera discriminatoire» pour l'Algérie. Sur le volet humain, M. Medelci a indiqué que l'Algérie a présenté un projet destiné à faciliter la circulation des personnes à travers une approche globale entraînant des accords avec l'ensemble des pays européens.