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Distribution de logements : Ouyahia parle de «bricolage»

par Salah C.

Répondant dimanche soir à une question relative au programme du million de logements inscrit dans le cadre du présent quinquennat, l'invité du Forum de la télévision, Ahmed Ouyahia, qui intervenait en tant que secrétaire général du rassemblement national démocratique (RND) a estimé, qu'en dépit des efforts consentis pour satisfaire une demande de plus en plus croissante en logements, qu' «il y'a beaucoup de bricolage dans la distribution des logements».

Pour ce, le patron du RND, a rappelé qu'en dépit de «la réalisation de 825 000 logements au 31 décembre 2008, un chiffre qui atteindra 950 000 à la fin du mois en cours, la demande demeure toujours importante. Il dira dans le même contexte que «le pays n'a pas construit autant de logements même quand le baril de pétrole était côté à 44 dollars, soit l'équivalent aujourd'hui de plus de 150 dollars. En conclusion, M. Ouyahia a estimé que «la politique sociale se fait sur le dos de la société» . En guise de correctif, le SG du RND a rappelé que le chef de l'Etat a pris des mesures pour faire évoluer la situation. Enfin et pour clore le chapitre habitat, M. Ouyahia a qualifié de «fabulation» le chiffre du million de logements inoccupés. En matière d'emploi, M. Ouyahia est revenu notamment sur certaines voix qui remettent en cause le taux de chômage actuel évalué à 11,3%, soit 1,4 million de chômeurs. Pour lui, «les critères de calcul adoptés par l'ONS sont ceux fixés par le bureau international du travail (BIT) et qui définissent comme non chômeur, toute personne ayant activé au moins 3 mois durant l'année» .

Par rapport à l'élection présidentielle du 9 avril prochain, Ahmed Ouyahia est revenu longuement sur l'apport de son parti dans le cadre de l'alliance présidentielle et de l'avènement de l'actuel chef de l'Etat au poste de premier magistrat du pays. Il a estimé que ce choix n'est nullement personnel, mais découle du fait que ce soutien depuis 1999 au président de la République est une position de principe étant donné qu'il représente la seule alternative pour faire avancer le pays. «Nous sommes une machine électorale et nous signons et persistons» , a en outre rappelé M. Ouyahia en faisant allusion aux 560 000 signatures récoltées en faveur du candidat Bouteflika. A l'adresse des partisans du boycott, Ahmed Ouyahia estime que «c'est une culture qui est ancrée au sein d'une frange de la classe politique qui est toujours partie du principe : tout, sauf Bouteflika, qui reflète une opposition imprégnée de nihilisme, et dont l'objectif n'est, en dernière instance, que la déstabilisation du pays» .

Pour la prochaine campagne, les 3 partis de l'alliance auxquels se sont jointes 5 organisations nationales, comptent organiser pas moins de 4000 meetings à travers le pays» . Interrogé sur le taux de participation attendu lors de ce rendez vous électoral, Ahmed Ouyahia, tout en se gardant d'avancer le moindre pronostic, a estimé qu'il sera important, pour peu que les conditions matérielles s'y prêtent. Pour lui, l'abstention aux urnes est devenu un phénomène universel et tout dépend de l'enjeu qu'il représente en se basant sur les présidentielles américaines avec un taux de participation appréciable et reflétant le désir des Américains d'en finir avec le régime de Busch ou encore en France, lorsque l'électorat français a participé fortement pour éviter au candidat de l'extrême droite d'occuper l'Elysée. L'invité du Forum de l'ENTV a fait remarquer dans la foulée, que les Algériens ne sont plus intéressés par les slogans, d'où la nécessité de lui renvoyer l'ascenseur par des mesures sociales concrètes.

Commentant la dernière mesure prise par le chef de l'Etat consistant en l'annulation des dettes des agriculteurs et des éleveurs pour un montant de 41 milliards de DA et qui seront pris en charge par le trésor public, M. Ouyahia a estimé que «cette décision n'est que justice d'une part par le fait que le secteur agricole est exposé aux aléas climatiques et qu'à titre d'exemple, la sécheresse non seulement empêche l'agriculteur de payer sa dette mais le met par terre, et de l'autre que comparativement au secteur industriel qui a profité de 1.500 milliards de DA pour le garder sous perfusion, l'agriculture n'a reçu depuis l'indépendance que 55 milliards». A une question posée par un patriote sur le devenir de ses camarades, Ouyahia s'est limité d'annoncer que «le pays ne peut tourner le dos à ceux qui ont combattu pour lui dans les moments difficiles» .

S'agissant de l'affaire du diplomate Mohamed Hasseni, le numéro un du RND a indiqué que l'affaire n'est pas encore close et que «ce dernier compte rester en France jusqu'à l'acquittement définitif» . Sur le retour à ce qui est appelé communément patriotisme économique et les soit-disant appréhensions affichées par les investisseurs étrangers, M. Ouyahia, qui a revêtu pour la circonstance sa casquette de premier ministre, a précisé qu'au «contraire les opérateurs étrangers s'intéressent au marché algérien et estiment en plus que le retour au 51 et 49% est une mesure légitime, au moment ou des pays à économies fortes font dans le protectionnisme économique» . Il a conclu en indiquant que «les seuls à se plaindre sont les investisseurs dans l'économie du bazar. Abordant la crise financière et économique mondiale, le responsable du RND a déclaré : «nous en sommes à l'abri pour au moins trois ou quatre années grâce aux réserves de change, estimées à 140 milliards de dollars, et au fonds de régulation, qui compte 4000 milliards de DA. Cette assurance a fait dire à Ahmed Ouyahia que «les Algériens n'ont aucune raison de s'inquiéter à condition qu'ils mettent un terme au gaspillage et se mettent au travail» .