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APC d'Oran: Les communaux renoncent à la grève

par Djamel B.

Après plus de deux heures de débats, l'assemblée générale des syndicalistes de la commune d'Oran a décidé de favoriser le dialogue et partant geler l'option de la grève, retenue ultérieurement par le bureau de coordination du conseil syndical. Selon le secrétaire général du conseil syndical M. Mentfakh, l'AG, dernière instance à trancher sur la tenue ou non de la grève, a décidé d'accorder aux deux parties en négociation (syndicat et maire) plus de temps pour concrétiser sur le terrain les recommandations prises lors de la séance de travail ayant regroupé les deux parties la veille. «Nous avons opté pour la sagesse pour ne pas perturber la préparation de l'élection présidentielle. La décision de recourir ou non à la grève se fera en fonction des démarches qui seront prises par les responsables de la commune pour satisfaire les points compris dans la plate-forme de revendications», affirme le SG du syndicat. Ce dernier souligne qu'une AG extraordinaire d'évaluation des points qui ont été concrétisés se tiendra après les élections. «C'est sur la base de ce constat que tout se décidera», déclare M. Mentfakh. Présidée par le secrétaire général du conseil syndical, et en présence des membres du bureau de coordination du conseil, l'AG d'hier a permis aux syndicalistes, représentant l'ensemble des directions, services et divisions, d'exposer tous des problèmes auxquels ils sont confrontés quotidiennement et de se prononcer sur la tenue ou non de la grève. L'assemblée générale a été précédée la veille par une séance de travail qui avait regroupé le maire et les membres du bureau de coordination du conseil syndical. Selon Mentfakh, ce premier round de négociation s'est déroulé dans de bonnes conditions et a permis d'amorcer le dialogue entre les syndicalistes et le maire d'Oran. «La plate-forme des revendications a été exposée au président de l'APC et des promesses nous ont été données pour la prise en charge des doléances des travailleurs», affirme le SG du syndicat. Ce dernier a réitéré la volonté du syndicat de poursuivre le dialogue pour éviter un éventuel débrayage qui se répercutera en premier lieu sur le citoyen et sur la ville.

Pour accélérer ce processus du dialogue, le même responsable indique que deux commissions présidées par des vice-présidents de l'APC ont été mises sur pied pour le suivi sur terrain de la prise en charge des points inscrits sur la plate-forme de revendications. «Seul problème qui subsiste actuellement concerne le rejet du plan de gestion des carrières par la fonction publique pour la quatrième année consécutive, un des points prioritaires de la plate-forme de revendications. Ce point ne relève pas des prérogatives du maire, mais ce dernier a assuré qu'il soutenait les syndicalistes dans leur démarche, visant à trouver une solution à ce problème», affirme M. Mentfakh.

Entre autres point exposés par le syndicat, l'amélioration des relations entre élus et administration, et plus particulièrement ce qu'ils qualifient de «mouvements anarchiques» des directeurs de services et de divisions, «au gré des humeurs» des délégués, la marginalisation du partenaire social dans la prise de décisions, ainsi que le plan de gestion des carrières. Notre interlocuteur avait souligné par ailleurs que pour la DHA d'autres revendications ont été soumises au maire notamment l'amélioration des conditions de travail pour les travailleurs.

Avant la tenue de cette AG, le bureau de coordination du conseil syndical des travailleurs de la commune s'était réuni la semaine dernière pour trancher sur le préavis de grève déposé il y a une quinzaine de jours par la section syndicale de la division de l'hygiène et de l'assainissement. Le dépôt du préavis de grève, rappelle-t-on, a été décidé au lendemain d'une demi-journée de protestation des travailleurs de la DHA, au niveau du siège de la division, pour dénoncer ce qu'ils avaient qualifié de «décisions unilatérales» du délégué à la DHA. Le porte-parole du conseil syndical avait indiqué que le recours à la protestation intervenait suite à la décision prise par le délégué d'opérer un changement à la tête de la division, sans toutefois consulter le partenaire social.

De son côté, le délégué à la DHA, M. Breksi, avait tenu à préciser qu'il s'agit d'une situation de gestion ordinaire «qui profite en premier lieu à la ville d'Oran». «Nous sommes dans une situation de gestion ordinaire, et il n'y a aucun conflit avec le directeur. Suite à une consultation avec le président de l'APC, nous avons pris la décision qui s'imposait. C'est dans nos prérogatives de décider quand il s'agit du bien-être des citoyens et de la commune», avait indiqué le délégué à la DHA qui signale que la situation actuelle de l'hygiène à Oran nécessitait des mesures. «La décision a été prise suite à un constat qui a révélé une accumulation de problèmes au niveau de la division», avait conclu le même responsable.