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Quatre-vingt-dix-neuf pour cent de transpiration

par Amine Bouali

«Le génie est fait de un pour cent d'inspiration et de quatre-vingt-dix-neuf pour cent de transpiration» soutenait le prolifique inventeur (on lui doit notamment l'invention de la lampe à incandescence et du phonographe), l'industriel visionnaire et le grand scientifique américain Thomas Edison. (Le génie mais aussi, peut-être, toute forme d'intelligence qui crée et produit, qui essaie de rendre meilleure à chaque fois sa moisson quotidienne.)

On oublie souvent, et à tort, que derrière les réalisations et les conquêtes de l'esprit humain, derrière, par exemple, la majestueuse bibliothèque de l'humanité, derrière chaque œuvre de musique ou de peinture universelles, derrière chaque avancée prodigieuse de la science, il y a le talent, bien sûr, il y a le souffle, mais il y a aussi le travail (au sens noble du terme), il y a la sueur, les larmes, il y a l'ouvrage remis vingt fois sur le métier, il y a la marche laborieuse et hésitante de celui qui cherche un passage, un chemin, et puis il y a le miracle de la porte qui s'ouvre au moment où on s'y attend le moins. C'est toujours grâce à leur effort, leur labeur, leur «transpiration» que les rêves des hommes se concrétisent et deviennent réalités, que leurs déserts se transforment en champs de blé, que leur plomb se métamorphose en or. C'est aussi à force de «transpiration» que les espoirs et les attentes se changent en déterminations, que les velléités se muent en actes tangibles et que se construisent nations et civilisations.

Mais il est vrai qu'à l'origine, c'est cette fameuse «inspiration» qui vient chuchoter à l'oreille de celui qui sait écouter, l'idée rare, l'idée magique- parfois exacte, parfois confuse- qui va lui ouvrir la voie royale de la création.