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Le mandat
de la nouvelle législature commence avec l'examen et l'adoption du plan du
gouvernement Benabderrahmane. Mais à quel moment
donné, dans les annales politiques algériennes, les Algériens se souviennent
d'un débat général, franc et ouvert au Parlement ? La preuve en est que les
lois votées ont toujours été «d'inspiration présidentielle», ou de son
prolongement qu'est l'appareil exécutif, c'est-à-dire la chefferie du
gouvernement. Clé de voûte dans l'armature de toute
organisation politique d'essence républicaine, les pouvoirs législatif,
exécutif et judiciaire, si aucun de ces trois organes «peu souverains» n'est
pleinement investi de ses prérogatives à cause de la «nature» même du «modèle»
politique algérien, où le respect de la loi reste à consacrer, force est de
constater que durant toutes les mandatures passées, le Parlement n'a jamais
réussi à se départir de ce rôle de «croupion», propre aux systèmes rétifs à
«l'autre» et au débat d'idées contradictoires. Contrôler le travail de
l'exécutif, interpeller des ministres sur des questions engageant l'avenir de
la nation, voter une motion de défiance, ou jouir de la capacité à sanctionner
le gouvernement en cas de dérive, ne font pas encore partie des «très
spéciales» us et coutumes politiques algériennes.
Elue au suffrage universel direct, l'APN n'a les mains libres ni vis-à-vis du pouvoir exécutif en place, ni encore moins face à sa raison d'être, c'est-à-dire l'électorat, autrement dit le contribuable. Que dire encore de cette autre institution parlementaire, élue, elle, au suffrage universel indirect, se limitant dans un rôle de «faire-valoir» de ce qui est pensé et décidé ailleurs... Le cas «d'école» algérien est d'ailleurs si «atypique» que la primature au gouvernement est confiée «sans coup férir» à un homme politique, loin des chapelles politiques traditionnelles, ni encore moins issu des rangs de la majorité parlementaire, comme cela se fait sous d'autres cieux plus «éclairés». Mais «l'épaisseur » de la solde de nos édiles nationaux (un pied de nez au peuple des fauchés !) n'est-il pas fait justement pour «camisoler» le député dans le strapontin de simple «employé en col blanc», et le (s) pouvoir (s) en place dans le rôle d'«employeur», disposé(s), à chaque fois que l'exigent les péripéties politiques, à lâcher du lest pour mieux se prémunir contre les retours de manivelle, fussent-ils «à blanc». Le recours, (au-delà de son bien-fondé ou non), à légiférer par ordonnance (au demeurant une prérogative constitutionnelle du chef de l'Etat), ne justifie-t-il pas ce sentiment tenace que le Parlement est toujours une sorte de «machin» pour passer à côté de son destin, celui de servir de véritable poumon à la démocratie, et du coup, consacrer la fonction, ô combien vitale, de contrôle, au sens plein du mot, et de contre-pouvoir à toute forme de dérive autocratique ?! |
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