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Le travailleur, l'ouvrier et le diplomate

par Abdou BENABBOU

Une dynamique nouvelle est donnée à l'activité diplomatique algérienne. Jusqu'ici les représentations nationales dans les capitales étrangères activaient au ralenti, non pas parce que nos plénipotentiaires n'étaient pas armés de la compétence nécessaire pour assumer leur mission, loin s'en faut, mais leurs rôles devaient se conformer à une gouvernance tatillonne privilégiant d'abord le nombrilisme et le népotisme des gouvernants d'alors allant même jusqu'à obliger quelques-uns de nos ambassadeurs à se convertir en porteurs de valises des épouses et des enfants de bas seigneurs.

D'autres se sont échinés à redorer le blason du pays avec moult efforts et un doigté avéré pour que la diplomatie algérienne garde son efficacité et son aura et des preuves tangibles de leurs réussites ont souvent été démontrées. Ce n'était que justice rendue et conforme à une renommée ancienne et pérenne dans un domaine où les Algériens ont souvent excellé.

Les bonnes recettes d'antan ne suffisent plus. Tout prête à croire que la morale a assombri son visage. Le monde a drôlement changé et la diplomatie repose plus que jamais sur des arguments matériels mis à la disposition de ses acteurs pour soutenir la dextérité langagière pour confirmer la densité et les capacités réelles d'une nation. Aujourd'hui, un étroit espace aux principes universels pour les semblants de la légalité est cédé à l'activité diplomatique et la règle implacable est au donnant-donnant.

La Chine et le Japon ont été les premiers à comprendre dans la douleur que les plus rentables des bras de fer entre les Etats ne se jouaient pas dans le feutre des ambassades, ni dans les arènes guerrières mais sur les terrains économiques. Ils prouvent aujourd'hui que les plus efficaces arguments diplomatiques ne résidaient pas dans le verbe mais la capacité de leurs peuples à se surpasser dans la création et l'innovation.

En ce début de siècle, la Chine démontre que les plus performants des ambassadeurs de leus pays sont le travailleur consciencieux derrière son bureau et l'ouvrier outillé devant sa machine.