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Comment sortir de la gigantesque salle d'attente ?

par El-Houari Dilmi

Que faire en attendant de guérir le pays de tous ses maux sous le sceptre de la nouvelle République ? Se forcer à sourire jaune rien qu'à écouter ceux en charge de la nouvelle marmite nationale qui jurent par tous les dieux qu'il n'y aura pas le feu durant cette année qui commence, même si tous les pompiers du pays se tiennent sur le pied de guerre ? Quoi faire encore pour retrouver le sourire qui fuit, en fixant ses yeux exorbités là où il n'y a plus rien à voir ? Zoomer sur le pays qui survit les idées croisées et le corps rabougri à une vie si délavée revient à nourrir un macchabée refroidi avec un jus de banane-pamplemousse, ou condamner un pied-bot à une course olympique de demi-fond. Un peu comme cet animal de légende avec une gueule géante ouverte aux quatre vents, le pays veut gagner le pari fou de vivre en position assise en laissant simplement ses mains bien au chaud dans des poches bien remplies !

En face, le peuple des petites gens, en voulant bâtir sa maison du bonheur, passa toute sa vie dans une gigantesque salle à attendre que son pain change de goût et son eau bénite de couleur. Arriva, enfin, le jour sans lumière de la vérité, où le peuple des «homo-bouftantikus» se rendit compte que creuser un trou dans la terre pour y puiser un grain miteux valait toujours mieux que risquer sa peau trouée à aller chercher un trésor abandonné dans le ventre plat d'un squale affamé. C'est un peu l'histoire de cette vraie-fausse fable qui raconte l'aventure de cet homme qui vécut en vase clos pendant un lustre dans sa chambre en recevant sa pitance par un petit trou creusé dans le mur. L'homme mangea l'équivalent de la terre entière en nourriture et prit tellement de poids qu'il ne put sortir son corps engrossé par la petite porte de sa chambre sentant le renfermé. On découpa alors sa grosse carcasse en petites rondelles qu'on inhuma sous forme de poudre d'intelligence dans un puits abandonné, squatté par des bestioles géantes.