Comme il était attendu, le Moyen-Orient a renoué définitivement avec les semences de la catastrophe dont le président américain est le premier responsable. L'assassinat du général iranien n'était pas un fait divers anodin et il serait naïf de croire que Donald Trump est un hurluberlu va-t-en-guerre. Il est l'image parfaite de la marche du monde et il personnifie le mieux la réalité exacte d'une humanité qui n'a plus que faire de ce qu'il semble devenu des jérémiades internationales dont la consistance et le contenu sont au niveau des puériles chansonnettes diplomatiques. Il est certain que la riposte iranienne de ce mercredi, même s'il lui est attribué une légitimité certaine, ne s'arrêtera pas là et il est fort à parier que l'esprit de revanche de l'ancienne Perse va revêtir encore une multitude de formes et de visages dans un monde déjà sérieusement mis à mal. Le pouvoir américain en est conscient comme le sont toutes les capitales occidentales qui ont fini par mesurer les aperçus catastrophiques livrés par les profonds tiraillements économiques adossés au religieux.

Cette grave montée des périls n'obéit en aucune façon à des sautes d'humeur qui seraient passagères, elle représente le caractère parfait d'une nouvelle guerre mondiale qui se passe des articulations classiques des deux dernières. Période électorale américaine ou pas, Washington ne se croisera pas les bras dans les jours qui viennent et Téhéran ne se contentera pas d'une simple littérature guerrière, car il est certain que l'assassinat du général Soleimani est un acte réfléchi et planifié dans des laboratoires au fait des intérêts supposés vitaux pour les Américains. L'ampleur des événements à venir ne concernera pas à l'évidence la seule région moyen-orientale et partout ailleurs, les ondes de choc d'un tel conflit qui n'est plus larvé atteindront de diverses façons les coins les plus reculés du monde. Les uns s'impliqueront au nom de leurs intérêts particuliers, d'autres n'auront que la faculté de ronronner des recommandations trop usuelles pour cadrer avec la nouvelle configuration du monde.