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Game of Thrones: avril, l'ultime saison

par Moncef Wafi

En avril, les centaines de millions de fans de la série de HBO renoueront avec leur série favorite, l'une des plus regardées au monde «Game of Thrones» ou «le Trône de Fer», selon la version française. La bataille finale entre le feu et la glace, le bien et le mal, la vie et la mort, viendra sceller la huitième et ultime saison de la série américaine. Les téléspectateurs de 173 pays seront, à partir d'avril, littéralement scotchés à leurs écrans, à télécharger illégalement les épisodes pour connaître le fin mot d'une histoire médiéval-fantastique qui mêle événements, lieux et personnages historiques réels situés sur des continents fictifs. De Westeros à Essos, tous les protagonistes cherchent à conquérir le Trône de Fer du Royaume des Sept Couronnes. Jon Snow, Daenerys Targaryen, le nain, les frères géants, le couple incestueux, les marcheurs et les intrigues seront au rendez-vous de la fin d'une saga qui a battu tous les records d'audience et plus. En avril, ailleurs, le monde vivra une douce folie avec tous ces personnages qu'on aime ou qu'on déteste. Le rêve est toujours permis malgré la rudesse du climat et le dehors peu recommandable.

Les Algériens seront également au rendez-vous en avril, mais pas pour la même raison. Enfin presque, puisque, à y regarder de plus près, le même scénario est à prévoir. Tous les ingrédients sont réunis pour que nous vivions notre propre «Game of Thrones» ; à commencer par la course au trône entre différents courants qui ne se sont pas encore prononcés publiquement. Si, dans la fiction, on connaît le CV des prétendants au Royaume des Sept Couronnes, chez nous c'est le flou total, le fog, comme dirait sa Majesté la reine.

Aucun scénario n'aurait pu mieux faire pour entretenir un suspense dramatique dans un contexte traditionnellement transparent. Mais voilà, on est encore dans l'Algérie de 2000 où l'incertitude est érigée en modèle de gouvernance, alors que les décisions les plus pertinentes pour l'avenir de ce peuple se prennent derrière le rideau. Tout comme la fiction, des factions se livrent une lutte sourde pour le contrôle des richesses du pays.

En avril, on saura le sort des personnages du «Trône de Fer» et, à la fin, ce n'est juste qu'une série télévisée, mais en avril, aussi, on connaîtra ce qui nous attend, et là il n'est plus question de s'amuser. La vie ne permet pas de faire une deuxième prise, de se tromper de texte ou de jouer à la comédie. C'est ce qu'il faut retenir d'avril. Notre avril, pas le leur !