La
vignette automobile, instaurée depuis 1998 en Algérie, est devenue une
véritable manne financière pour le Trésor. L'Etat, à la recherche du moindre
dinar qui traîne, çà et là, sous les pans de l'activité commerciale ou
industrielle, ne rate aucune source de revenu pour arrondir les recettes de la
«Khazina». Quitte, parfois, à friser l'impopularité.
Il en est ainsi, cette année, avec une hausse de 15 à 45% de la valeur de la
vignette automobile, la baisse des ressources induites par la déprime des cours
pétroliers, étant la principale raison de cette hausse, selon le ministère des
Finances. Et, comme toujours, c'est le citoyen qui paie les gros dégâts faits à
l'économie nationale par les stratèges du ministère des Finances. Bien sûr, 80%
des recettes ainsi collectées iront aux communes pour financer leurs projets de
développement, ou améliorer les différents services publics.
En
2015, la vignette automobile avait engrangé 11 milliards de dinars, soit
environ un milliard de dollars. Un joli pactole que ne justifient en rien
certaines recettes des impôts, ni même la direction générale, avec une gestion,
chaque année boiteuse, de cette opération. Pourquoi?
Tout simplement que chaque année les propriétaires de petites cylindrées de
moins de cinq ans d'âge (vignette de 1.500 DA), ont toutes les difficultés du
monde pour trouver cette sacrée vignette dans les bureaux de poste ou les recettes
des impôts. A partir du 10 mai et jusqu'au 2 juin prochain (
la période d'acquisition, étant du 2 mai au 2 juin 2016), c'est un peu
la course au ?' trésor'' pour des milliers de propriétaires de voitures de
tourisme, et même de certains propriétaires de camions de gros tonnage, qui ne
trouvent pas la vignette qui correspond à leur véhicule. Et, d'ici au 2 juin
prochain, ce sera une formidable quête, une course pour trouver une vignette à
1.500 DA. Non, il ne s'agit pas de la quête du Graal, même si cette utopie est,
dans bien des cas, repérable, mais tout simplement d'une sorte de timbre fiscal
que les services de la DGI (direction générale des Impôts) ont imprimé dès le
mois de décembre, juste après la signature de la loi de Finances. Donc, question:
sachant plus ou moins le nombre exact de véhicules en circulation, tous types
de tonnages et leur année de mise en circulation, pourquoi la DGI n'imprime pas
suffisamment de timbres pour éviter ces longues files d'attente devant les
bureaux des recettes, la perte de temps, la tension et des bousculades
inutiles? Et pourtant, l'administration des Impôts avait, pratiquement
,quatre mois pour avoir ces vignettes. Son propre DG avait même déclaré
que son administration avait attendue « le 31 décembre, soit après la signature
de la Loi de finances 2016, par le président de la République pour faire les
commandes d'impression. » Impressionnant! Quatre mois
ne suffisent-ils pas pour avoir un nombre suffisant de vignettes pour tous les
propriétaires de voitures, sachant que les administrations publiques
(ministères, etc.) en sont dispensées? Et, puis,
inutile de revendiquer des routes sans «nids de poule », sans fossés, bien
viabilisées, avec une signalisation fluide, même si 80% des recettes de ces
vignettes vont au Fonds des collectivités locales, qui doivent, n'est-ce pas,
en faire bon usage au profit du grand contributeur qu'est le citoyen. Mais, là,
c'est une autre paire de manches, même si, souvent ces derniers temps, l'Etat
fait la manche auprès des citoyens pour améliorer ses recettes et ses
ressources financières. Signe des temps, 20% de la fiscalité ordinaire provient
de l'Impôt sur le revenu global (IRG), prélevé à la source sur les salaires des
travailleurs, et qui engraisse, chaque année, l'État de 500 milliards de
dinars. Trop, c'est trop !