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Ce n'est pas parce que le pouvoir l'instrumentalise qu'il n'y a pas conjuration anti-algérienne

par Kharroubi Habib

Ce n'est pas parce que le pouvoir instrumentalise à des fins politiciennes qui lui sont propres l'argument de la menace d'une conjuration visant la déstabilisation de l'Algérie qu'il faut en nier l'existence. Des faits avérés attestent en effet que le pays est bel et bien la cible d'opérations de la sorte. Celle qui vise à infiltrer à l'intérieur du territoire national de l'armement de guerre en est assurément une. De même que c'en est une la campagne médiatique anti-algérienne lancée simultanément et entretenue par les milieux qui à un titre ou à un autre ont motif d'en vouloir au pays.

En alertant et mettant en garde contre une conjuration qui se trame contre l'Algérie, les autorités sont dans le vrai et doivent être entendues. Ce qui ne veut pas dire qu'il faille les exonérer du fait qu'au moment où la conjonction des périls se profile pour l'Algérie, le pays est dans une situation que les concepteurs et acteurs de la conjuration anti-algérienne estiment propice à sa mise en œuvre avec une chance de réussite.

La raison voudrait qu'un Etat qu'on cherche à déstabiliser par le biais convergent d'une insurrection armée dont l'on tente de créer les conditions et de l'ingérence étrangère, se manifestant sous forme de pressions voulant lui dicter sa conduite, il en appelle à son peuple et aux forces vives nationales pour faire échec à ces menées. Elle s'est imposée au pouvoir algérien comme le prouvent ses tentatives de rassembler autour de lui pour constituer ce qu'il qualifie à un moment de « front national uni » et à un autre de « mur de résistance ». Sauf qu'une telle construction suppose des conditions que par nature il ne peut accepter.

Dans son ensemble l'opposition est consciente que le pays est confronté à des périls qui mettent en danger et sa sécurité et sa stabilité voire même son unité nationale. Elle souscrit de ce fait à l'idée de consolider un consensus national pour faire rempart à ces périls. Mais elle considère en même temps et non sans raison qu'elle se refuse à une démarche de la sorte tant que le pouvoir s'en tiendra aux seules conditions qu'il met lui. Il en résulte qu'il y a montée réelle du péril de déstabilisation de l'Algérie sans qu'au plan intérieur le pouvoir et les forces vives agissantes du pays esquissent des initiatives convergentes pour l'en prémunir. Pire, ils s'accusent mutuellement des pires forfaitures et se menacent les uns les autres qu'ils auront à rendre compte.

Ni le pouvoir ni l'opposition ne semblent avoir décelé que la nature du péril auquel le pays est exposé sera qu'il les emportera tous s'il vient à se concrétiser. Ceux qui le font planer et tentent d'en réaliser les objectifs n'ont pour agenda concernant l'Algérie ni celui du pouvoir en place, ni celui de l'opposition qui rêve de le supplanter. Peut-être que si ce pouvoir et cette opposition parviennent à se faire une idée précise de la menace qui plane sur l'Algérie, ils pourront alors et sans calculs politiciens engager un dialogue constructif sur ce qu'il faut faire pour prémunir la nation de ce danger et l'immuniser contre tout ce qui vise à porter atteinte à sa stabilité et son unité.