Sous d'autres cieux, General Motors et General Electric sont des leaders mondiaux dans la recherche et le
développement, dans la création et l'innovation, dans la production et le
positionnement de leurs produits respectifs sur le marché international.
Pendant une certaine époque, toute récente, l'Algérie a eu aussi ses généraux,
disait-on très spécialisés dans le trust et le monopole d'importation de
produits de large consommation. Ainsi, la rue « parlait» de général du café, de
général du sucre, de général du médicament?. Était-ce vrai, ou une simple
caricature de la réalité ? Aujourd'hui, les choses ont muté et des importateurs
réels où prête-noms occupent les quais des ports, inondent le marché pour
satisfaire la consommation des ménages et créent de nouveaux besoins pour leur
soutirer plus de sous encore. Le ministre du Commerce, M. Belaïb,
sort du mutisme général et dénonce la fuite de devises liée à la surfacturation
des importations. Encore un autre pavé dans la mare, son prédécesseur avait
aussi jeté le sien en dénonçant les importateurs d'alcool et d'automobiles. Le
transfert illicite des devises serait astronomique et avoisinerait les 20 mds de dollars, soit 30% de la facture du commerce
extérieur. Pourquoi une telle annonce aujourd'hui ? La fenêtre de tire est-elle
favorable ? Les parrains ne sont plus en mesure de protéger leur vitrine ? La
réponse est peut-être dans les dires d'Amar Saadani, qui a fait des «confidences» sur une chaîne de tv privée. Selon lui, ces pratiques ne sont pas nouvelles,
elles sont le résultat du démantèlement de l'outil de production national et
l'incarcération injustifié de 4000 cadres gestionnaires, les entreprises
fermées ou cédées à l'exemple du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. La Banque d'Algérie et les
gouvernements successifs auraient aussi une grande responsabilité dans
l'évasion et la dilapidation des capitaux, comme il l'a affirmé.
A lire entre les lignes de ce qu'il avance lors de cette
interview, on serait près de conclure que l'oligarchie algérienne avait été
clonée à la russe et a étendu sa toile sur l'économie nationale comme une
tarentule. La question qui se pose aujourd'hui est : qui sera le Poutine
algérien, pour mettre de l'ordre dans ce désordre ? La réponse est encore
suggérée dans les propos qu'il a tenus à la chaîne «En nahar»
: Ce sera un new FLN dépoussiéré de ses « harkis porteurs de chkara», «assaini», il deviendra un parti socio-libéral (à la Tony Blair ??) Mais avec quelle légitimité ? Une
vraie deuxième République (celle qu'avait toujours demandée l'opposition?).
Civile, (comme celle que voulait Abane Ramdane ??). Les Algériens ont tellement subi le mensonge
des leurs et l'injustice des autres, qu'ils ne peuvent plus en supporter
d'autres encore. Comme avait dit Émile Zola, «la vérité et la justice sont
souveraines, car elles seules assurent la grandeur des nations».