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La solution radicale

par Abdelkrim Zerzouri

Quelles solutions mettre en œuvre pour relancer les activités des entreprises ou unités industrielles à l'arrêt ? C'est une question récurrente qui revient sans cesse sur les devants de la scène économique. Comme ses prédécesseurs, le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a été interrogé à ce propos par les députés, jeudi dernier, lors d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN).

Et sa réponse a été l'installation d'un groupe de travail en coordination avec les groupes industriels et les holdings publics, relevant du secteur, qui sera chargé d'examiner minutieusement la situation de chaque entreprise ou unité industrielle économique à l'arrêt en vue de proposer des solutions pour relancer leurs activités.

Pour mémoire, l'ancien ministre de l'Industrie Ahmed Zaghdar avait déclaré, en 2022, devant les députés, que son département œuvrait à trouver des solutions pour la relance des entreprises industrielles à l'arrêt ou en difficultés financières, de par leur expérience et leurs potentialités d'investissement. En 2021, l'ancien ministre de tutelle a insisté sur la nécessité de relancer ces unités et entreprises « dans les plus brefs délais », conformément aux orientations du président de la République et des instructions du Premier ministre, et ce, « à travers le redémarrage de leurs activités ou leur transfert vers d'autres branches rentables sur le plan économique », instruisant dans ce sens les responsables de son secteur à « formuler des propositions tangibles en vue de les examiner et de les mettre en œuvre dans les plus brefs délais ».

Plus de deux ans après, on n'a encore rien vu. Chose qui pousse à aller au fond des choses, voir le problème bien en face, et décider sans trop tarder, ce qu'il faut vraiment faire de ces entreprises et unités industrielles à l'arrêt.

A une certaine époque, des gouvernements successifs n'ont pas hésité à puiser dans les caisses du Trésor public pour financer plan de redressement sur plan de redressement en faveur de ces entreprises, mais le résultat a été des plus désastreux avec des pertes financières énormes sur les bras. Des pistes différentes se profilent aujourd'hui à l'horizon, à l'enseigne de l'ouverture du capital social des ces entreprises pour permettre au secteur privé et aux banques d'injecter de l'argent frais dans les caisses pour faire redémarrer leurs activités, mais cette solution, également, ne semble pas des plus aisées à mettre en œuvre.

Car, le capital privé n'a pas été emballé par cette idée d'investir dans des entreprises à l'arrêt. Que faire, alors ? Seule une solution économique radicale s'impose pour clore définitivement ce dossier, loin de tout aspect social qui n'a, d'ailleurs, jamais profité à aucune partie à travers ces tergiversations, ni aux travailleurs ou à la protection des postes d'emploi ni aux caisses de l'Etat qui peut au moins tirer profit des assiettes foncières de ces entreprises moribondes.