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La rentrée, à quel prix?

par Abdelkrim Zerzouri

Les préparatifs de la rentrée scolaire 2022/2023 vont bon train, selon les interventions du ministre de l'Education nationale en relation avec cet important évènement, qui fait le gros de la rentrée sociale. On ne veut rien laisser au hasard, mais cela ne veut pas dire que tout marchera comme sur des roulettes, tellement ce secteur dépend de pas mal de leviers qui sont, parfois, hors de portée des prérogatives du ministère de tutelle. Pour éviter la débandade de l'année passée, le ministère de tutelle veille de très près à l'organisation de la vente du livre scolaire aux établissements éducatifs conformément à la circulaire du 21 juillet courant portant procédures relatives à l'organisation de l'opération de vente.

Le ministère de l'Education nationale a, dans ce sillage, insisté sur la dotation des écoles concernées en tablettes électroniques avant le 9 septembre. Ainsi que sur la cantine scolaire, œuvrant à porter le taux de couverture à 90% à la prochaine rentrée scolaire et à 100% fin 2022. En somme, le ministre a insisté auprès des responsables de son secteur à faire preuve « de fermeté, de discipline et de sens de responsabilité en vue de respecter l'engagement du ministère de réunir toutes les conditions favorables à la scolarisation des élèves ». Mais la rentrée n'est pas uniquement une affaire de réglage mécanique, qui consiste à bien huiler les rouages, et le tour est joué.

Il y a des problèmes qu'on risque de rencontrer lors de la prochaine rentrée, qu'on a l'habitude de gérer pour certains d'entre eux, comme la surcharge des classes et le déficit d'enseignants, à propos duquel les syndicalistes tirent la sonnette d'alarme, déjà, en appelant les autorités à ouvrir des postes budgétaires dans ce cadre. Il s'agit, comme on peut le constater, de problèmes qui dépassent les prérogatives du ministère de tutelle. L'implication des pouvoirs publics est impérative pour trouver des solutions adéquates à ces préoccupations, et faire en sorte que la rentrée scolaire, et l'année scolaire, se passe dans les meilleures conditions. Et, un autre gros nuage se profile à l'horizon, menaçant de perturber gravement cet évènement social, en l'occurrence la hausse exponentielle des prix des fournitures scolaires. De nombreux libraires nous ont fait part de leur désarroi face à l'augmentation ahurissante des prix des fournitures scolaires, contraignant nombre d'entre eux de ne pas s'approvisionner pour la circonstance. Pour l'exemple, le prix d'un cahier de 96 pages coûtera 100 dinars, soit trois fois son prix de vente lors de la dernière rentrée scolaire. Et, il en va de même pour les stylos, les crayons, les feutres, les règles, les classeurs et taille-crayons. Les nouveaux prix des fournitures scolaires risquent sérieusement de gâcher tous les efforts du ministère de tutelle pour garantir toute la sérénité à la prochaine rentrée scolaire. Si rien n'est fait pour baisser les prix des fournitures scolaires, de nombreux parents ne pourront pas assurer les achats nécessaires à la scolarisation de leurs progénitures. Que peut faire le gouvernement pour garantir une rentrée à petit prix ? Chercher les causes de la hausse et agir en conséquence pour en atténuer leurs effets. Quitte à autoriser exceptionnellement le recours à l'importation des fournitures scolaires, s'il s'avère que l'interdiction des importations soit effectivement à l'origine de cette flambée, selon les avis partagés des professionnels du secteur.