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Quand des médias préparent l'opinion à une agression militaire israélienne

par Kharroubi Habib

Depuis quelques jours, l'armée arabe syrienne mène une offensive d'envergure dans le sud du pays visant au nettoyage de la dernière enclave encore tenue par des groupes djihado-terroristes dans une zone près des frontières libanaise et israélienne. Les médias occidentaux qui en font état insistent surtout sur le fait prétendument vérifié par eux que le fer de lance de l'opération lancée par l'armée gouvernementale serait des milices chiites pro-iraniennes. Leur insistance à mettre en exergue la participation de telles forces aux côtés de l'armée syrienne n'est pas innocente.

En mettant en avant ce fait de la participation de milices chiites pro-iraniennes à l'offensive gouvernementale, les médias occidentaux relayent en l'amplifiant la propagande de l'Etat sioniste sur la soi-disant menace que représenterait pour la sécurité nationale d'Israël leur approche à sa frontière. De même qu'ils suggèrent à l'opinion internationale que l'Etat sioniste est dans son droit en intervenant militairement sur le sol syrien pour stopper l'offensive de l'armée gouvernementale. Ce dont ces mêmes médias ne font nullement état est que ces groupes armés que les forces syriennes sont en train de déloger dans le sud du pays sont pour les plus irréductibles d'entre eux des affiliés à El Qaïda ou à l'Etat islamique et bénéficient du soutien de l'Etat sioniste.

Par leur relation orientée sur ce qui se déroule en Syrie à proximité de la frontière israélienne, ces médias préparent en fait l'opinion à voir de probables interventions militaires israélienne sur le sol syrien comme nécessite s'imposant absolument à l'Etat sioniste alarmé par la concrétisation de la menace qu'il redoute. Lequel Etat n'a pourtant jamais été inquiet de la présence à sa frontière de combattants sous les drapeaux d'El Qaïda ou de l'Etat islamique qu'il est censé considérer comme des organisations terroristes et leur avoir déclaré la guerre.

L'opération de nettoyage entreprise dans le sud du pays par l'armée syrienne a pour but le rétablissement de l'autorité de l'Etat syrien sur une zone frontalière qui est la dernière où persiste la confrontation avec des groupes djihado-terroristes qu'Israël entretient en fournissant à ces derniers armement et logistique. Il est apparu clairement que l'Etat sioniste est déterminé à maintenir l'état de guerre en Syrie fût-il en s'alliant pour ce faire à des groupes terroristes comme El Nosra ou d'autres. C'est ce qu'il a démontré en refusant d'accepter la création d'une zone de «désescalade» englobant la région où sévissent les groupes armés qu'il sponsorise, pas même sous garantie américaine tel que proposé par les promoteurs du processus d'Astana dont les préconisations ont permis une nette baisse d'intensité du conflit armé syrien.

En agitant l'épouvantail des milices chiites pro-iraniennes en passe d'arriver à la frontière israélo-syrienne, Tel-Aviv et les médias occidentaux à sa botte justifient par avance l'agression militaire israélienne qui va se déclencher parce que inscrite dans les carnets de ses ordonnateurs comme réplique à toute progression de l'armée syrienne en direction de la zone qu'ils considèrent comme faisant désormais partie de la sphère d'influence de l'Etat sioniste et non comme territoire syrien devant retourner sous l'autorité de Damas.