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Un hôpital russe pilonné à Alep : circulez, il n'y rien à voir

par Kharroubi Habib

Le pilonnage avant-hier à Alep-est d'un hôpital russe par des tirs d'artillerie opérés par les combattants de la soi-disant rébellion syrienne modérée qui a fait des morts parmi son personnel, n'a pas suscité grande émotion et indignation au sein des «humanitaires» qui n'auraient pas manqué de provoquer un tintamarre médiatique stigmatisant si les forces du régime avaient commis un acte de pareille nature. Ces milieux n'ont prononcé aucune condamnation sans équivoque du pilonnage de l'hôpital et encore moins du côté belligérant qui en a été l'auteur. Quant aux médias qui sont dans la connivence avec ces «humanitaires», ils se sont bien gardés de lui consacrer dans leurs plages informatives la place qu'ils font à l'information rapportant un fait similaire mais commis par les forces gouvernementales syriennes ou de leur allié russe. C'est tout juste qu'ils ont brièvement fait état du pilonnage, visiblement contraints de l'évoquer par l'accumulation de preuves démontrant sa survenance.

L'attitude de ces milieux de «l'humanitaire» et de la presse prétendument au service de la vérité n'est pas pour surprendre tant on les sait enrôlés au service du camp des anti régime syrien et ayant de ce fait, fait choix d'avoir l'indignation sélective ne stigmatisant que les crimes du régime. Ce qui se passe à Alep est une honte pour l'humanité tout entière, mais c'est ajouter à cette honte l'ignominie en essayant de couvrir certaines des abominations qui y sont perpétrées parce qu'elles sont causées par la partie belligérante que l'on soutient.

Ce que font précisément et avec cynisme les milieux qui ont d'emblée dans le conflit syrien pris parti pour la rebellion armée anti régime, allant jusqu'au refus d'admettre que celle-ci n'a d'autre réalité que des groupes armés terroristes que ne rebute aucun crime de guerre ou contre l'humanité. Malgré que la nature de cette rebellion syrienne soit devenue une évidence sinistrement démontrée par les «exploits» qui sont les siens dans ce conflit. Les milieux qui l'appuient persistent à la présenter comme étant l'avenir de la Syrie. Ils en taisent ou minimisent les actes de violence barbare qui contredisent l'étiquette de «modérée» qu'ils lui ont collée. Plus cyniquement encore, ils se démènent jusqu'à chercher à créer l'irréparable dans un conflit qui a dépassé l'insoutenable en maintenant les capacités de nuisance criminelle de cette prétendue rébellion «modérée». Dans l'affolement qu'ils ont de la voir perdre pied face aux forces du régime à Alep et ailleurs en Syrie, ils ne pouvaient contribuer à sa déconsidération en confirmant en tant qu'humanitaires et médias censés être guidés par le devoir de dire la vérité, qu'elle commet elle aussi et pas incidemment des crimes contre les civils et les infrastructures sociales que ceux qu'ils attribuent au régime pour amplifier et entretenir sa détestation parmi les opinions internationales.