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Accord de paix au Mali: l'Algérie rappelle leurs obligations aux parties

par Kharroubi Habib

L'occasion de la célébration du 1er anniversaire de la signature de l'accord de paix au Mali a permis à Ramtane Lamamra, notre ministre des Affaires étrangères, de réaffirmer que l'Algérie qui en a été l'architecte en tant que chef de file de la médiation internationale a été et reste concernée par son aboutissement et respectera tous les engagements pris par elle en vue d'aider les Maliens à réaliser le redressement et le développement de leur pays. La disponibilité de l'Algérie réaffirmée, il a averti néanmoins que «le processus de mise en œuvre de l'accord est confronté à des difficultés qui freinent le rythme de son avancement et amoindrissent ses résultats. « Pour l'Algérie a qui il importe que le Mali voisin retrouve paix, concorde et raisons d'envisager l'avenir positivement, il est impératif que tous les acteurs maliens et étrangers, parties prenantes à l'accord de paix, respectent les engagements et promesses qu'ils ont souscrits. Ce que Lamamra a traduit en interpellant les uns et les autres, en leur indiquant que les difficultés auxquelles est confrontée la mise en œuvre de l'accord de paix du sort du à la « lenteur » qu'ils mettent à concrétiser leurs engagements respectifs.

Aux parties étrangères partenaires du Mali il a fait comprendre qu'elles sont responsables de cette « lenteur » et de l'une des causes qui en est à l'origine, à savoir l'indisponibilité de tout le financement nécessaire à la réalisation des projets et programmes prévus à l'annexe trois de l'accord, qu'elles ont promis de mettre à disposition du Mali. Tout comme il estime indispensable qu'elles fournissent au Mali l'assistance attendue d'elles dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic pour lui permettre de reprendre sur ce plan le contrôle d'une situation dont la persistance, la relance des actions de développement en particulier au nord du pays.

S'il a interpellé les partenaires du Mali en les invitant à honorer leurs promesses et engagements à son égard, Ramtane Lamamra n'a toutefois scellé que la mise en œuvre de l'accord pour favoriser la paix et la sécurité au Mali et dans la sous-région est d'abord et avant tout de « l'entière responsabilité des parties maliennes dont principalement le gouvernement ». Tout en estimant que ces parties maliennes « travaillent ensemble et conjuguent leurs efforts en faveur de la mise en œuvre de l'accord », chose, a-t-il noté, qui était tout à fait inimaginable avant le 15 mai 2015, il a néanmoins convié à avancer plus vite dans la mise en place des mécanismes appelés à concrétiser les mesures stipulées dans l'accord et l'accélération des réformes politiques sur lesquelles elles se sont entendues.

Il n'était pas inopportun que Ramtane Lamamra mette en lumière les obstacles auxquels est confrontée la traduction pratique de l'accord et la part de responsabilité qui incombe aux uns et aux autres dans cette situation, tant se sont élevés ici ou là d'hypocrites lamentations sur la supposée impossibilité de concrétiser un accord présenté comme chimérique dans ses objectifs du fait des oppositions insurmontables qui opposeraient les unes aux autres tant les parties étrangères impliquées dans sa négociation que les parties maliennes qui y ont pris part.