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Accord de paix pour le Mali: une avancée encourageante

par Kharroubi Habib

L'application de l'accord de paix pour le Mali conclu l'été dernier sous l'égide de la médiation internationale pilotée par l'Algérie est entrée dans une phase d'exécution s'opérant dans un climat marqué par la volonté affichée des parties maliennes contractantes d'y contribuer sans calcul et arrière-pensées qu'elles ont tenté de réaliser les unes au détriment des autres. Cette évolution positive s'est imposée au constat fait par ces parties maliennes que leur comportement depuis la signature de l'accord suscite l'exaspération de la communauté internationale et leur vaut sa désapprobation qu'elle menace de traduire en sanctions dissuasives contre celles qui persisteront à agir négativement.

Il faut d'abord faire remarquer qu'il n'y a plus d'affrontement au Nord-Mali entre les formations politico-militaires faisant partie de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) et celles progouvernementales depuis la dernière rencontre à Alger entre les deux présidents algérien et malien. Il s'emble que lors de cette rencontre Bouteflika serait parvenu à convaincre son homologue malien de la nécessité de la part de l'Etat de faire un geste qui donnerait à comprendre aux mouvements politico-militaires de la rébellion du Nord-Mali que son gouvernement est déterminé à respecter les clauses de l'accord d'Alger. Ce qu'il a fait en procédant à des changements qui selon les observateurs ont affecté des responsables étatiques maliens présentés comme pour le moins peu enthousiastes à contribuer à l'application de l'accord d'Alger.

C'est un fait en tout cas que depuis des avancées notables ont été enregistrées dans le processus de mise en œuvre de l'accord d'Alger et que les parties qui y contribuent déclarent s'être mises d'accord sur «une compréhension commune» des rôles respectifs des acteurs impliqués. L'encourageant dans ce climat qui s'instaure entre ces acteurs est qu'ils cherchent à nouer des rapports de confiance et ont convenu d'agir en commun pour y parvenir à travers la prise en charge mixte de la sécurité au Nord-Mali. C'est dans cet esprit que leurs représentants dans la commission technique de sécurité instituée dans le cadre du mécanisme d'application de l'accord de paix se sont mis d'accord sur un «mode opératoire» consistant pour chaque partie à fournir les listes de cantonnement de leurs éléments armés au Nord-Mali et à prévoir la constitution de patrouilles mixtes en charge de veiller à ce qu'il ne se produise pas d'actes qui entraîneraient l'affrontement armé entre les parties.

A partir de ces avancées l'ont peu considérer que la résolution du conflit nord-malien est en bonne voie pour peu que les parties qui y sont engagées ne laissent pas leurs extrêmes les déborder et qu'elles se démarquent franchement à chacune des tentatives qu'ils feront pour raviver la tension ou la confrontation entre les deux camps. Pour autant la communauté internationale se doit de maintenir la pression sur les acteurs maliens et les pousser à accélérer la mise en œuvre de l'accord de paix d'Alger en allant vers une réconciliation qui ne soit pas seulement de façade et soumise à des calculs politiciens tributaires d'ambitions et d'intérêts égoïstes et personnels.