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Le FFS s'investit dans le débat sur l'avenir de l'Algérie

par Kharroubi Habib

Le Front des Forces socialistes (FFS) a été le précurseur de l'idée de l'organisation d'un dialogue national entre toutes les forces politiques et sociales en vue de la recherche d'une issue démocratique et pacifique à la crise nationale. Il n'est par conséquent pas surprenant qu'il en fait la relance lundi. C'est le silence qu'il a observé sur elle depuis qu'il l'avait émise qui l'était. Il est vrai qu'alors le FFS semblait avoir prêché dans le désert, car rares ont été les formations partisanes et les personnalités politiques à s'être déclarées intéressées par sa proposition. Depuis, et au regard de l'aggravation de la crise nationale exacerbée par la perspective d'une élection présidentielle dont le résultat fait planer de lourdes inquiétudes sur la stabilité et la paix dans le pays, elle s'est imposée à nombre d'entre elles comme démarche adéquate qu'elles ont reprise à leur compte et ont entamé des consultations et des préparatifs pour lui donner une traduction. Il aurait été singulier que le FFS reste à l'écart de cette convergence que suscite sa proposition. Il n'ya rien d'étonnant donc que le FFS annonce qu'il a décidé d'entreprendre des contacts sur le thème avec les parties « qui ont manifesté un intérêt pour une approche consensuelle des questions politiques, économiques, sociales, environnementales et culturelles qui se posent au pays. « Ceci, ajoute le FFS, « afin d'assurer l'unité, la cohésion et la souveraineté nationale dans un contexte international et régional sensible. Comme le font des boycotteurs de l'élection présidentielle, le FFS préconise la tenue d'une « conférence du consensus » mais s'en distingue en considérant qu'instruit par les expériences passées, il ne pose aucun préalable et sera attentif à réunir les conditions de sa réussite. La question est de savoir si le FFS va pouvoir convaincre les acteurs politiques et sociaux qu'il va contacter d'adopter la même attitude. Il en est qui campent justement sur des préalables et des rejets qui risquent d'enlever à la conférence nationale qu'ils projettent d'organiser le caractère « consensuel » qu'ils lui assignent et de la réduire à une rencontre d'opposants dans laquelle seules primeront leurs visions quant à une issue de la crise nationale. Bien avant d'autres, le FFS a alerté que l'élection présidentielle n'allait pas mettre un terme à la crise nationale parce que la résolution de celle-ci n'est pas du ressort d'un personnage quelle que soit sa stature. Sa résolution ne peut s'envisager que si les forces vives nationales sans exclusive s'entendent et parviennent à « définir ensemble un certain nombre de règles permettant un meilleur fonctionnement de l'Etat et des institutions acceptées et respectées par tous ». Le débat des controverses que suscitent certaines propositions et prises de position sur la nécessité d'une issue à la crise nationale font présager par les vindictes qui en émanent qu'il va être ardu de faire émerger un consensus national. Apparemment le FFS n'est pas rebuté par la perspective puisqu'il a décidé de « mouiller le maillot » et de prêcher par l'exemple en renonçant de son côté à poser les préalables. Lui qui en a eus, et des constants, depuis sa création ! C'est dire que le parti d'Aït Ahmed a pleinement conscience que la situation du pays est grave et que pour l'en sortir il faut savoir se faire pragmatique et réaliste sans abdiquer sur l'essentiel : la préservation de l'unité nationale et la mise en place des fondements d'un système politique « ouvert » et l'édification d'une république moderne, à la fois démocratique et sociale. En somme, la réalisation de la promesse de la déclaration du 1er Novembre.