Contrairement à ce que l'on a déduit hâtivement, le pouvoir américain ne s'est pas dénié en opposant son veto pour la reconnaissance d'un Etat palestinien. Washington a bien recommandé la nécessité de cette reconnaissance, sauf que sa perception, identique d'ailleurs à celle des gouvernants sionistes, est totalement à l'opposé de ce que l'on entend de la consistance légitime d'un Etat souverain et indépendant. L'affirmation répétée sans cesse par les Américains et par les Israéliens qu'un Etat palestinien ne peut voir le jour que quand le Hamas aura disparu est une hypocrisie manifeste.

Les uns comme les autres font mine de ne pas être conscients que tout le peuple palestinien est lié corps et âme avec le Hamas. De plus, il aurait été étonnant que les Israéliens et les Américains se plient à la résolution onusienne, car il est patent que leur objectif commun est d'asseoir un état des lieux de la région tel qu'ils s'échinent à l'imposer par la force.

Il était donc prévisible que la résolution soumise au Conseil de sécurité de l'ONU n'avait aucune chance d'aboutir. Cette lourde occultation délibérée renvoie à une consonance particulière de ce que doit être un Etat et dément ceux qui pensent que l'ère des colonialismes s'est éteinte.

Le dictat colonial a seulement changé de formes et de couleurs pour que le sens donné à la notion d'Etat réponde au cadre qu'imposent les usurpateurs. Les exemples ne manquent pas et des Etats n'ont de la souveraineté que sa virtualité.

Ce stratagème n'est cependant pas nouveau. L'histoire est riche en parcages de populations entières dans des réserves, qui bien que disposant de fanions illusoires sont programmées pour l'extinction. Les vagues autonomies accordées n'ont été et ne répondent en vérité qu'à un programme d'effacement de populations par la famine et les maladies.

La volonté des forces sionistes est de reproduire le drame subi par les Amérindiens.