Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Identifier les biens détournés

par El-Houari Dilmi

Où en est-on avec la récupération de l'argent détourné vers l'étranger ? Il est aisé de se faire une idée sur les richesses en centaines de millions de dollars détournés, tant le pays a été longtemps mis à sac par une camarilla de mains baladeuses, aujourd'hui pratiquement toutes coupées. Sans s'attarder sur le montant réel de l'argent siphonné des caisses de l'Etat, l'urgence aujourd'hui est de récupérer ce fabuleux pactole détourné vers l'étranger avec la bénédiction de certains Etats pour certains cas.

Le président Tebboune avait fait état, en décembre dernier, de la récupération de plus de 30 milliards de dollars de fonds détournés entre sommes d'argent, biens immobiliers et unités industrielles. L'Algérie, via ses représentations diplomatiques, multiplie les démarches vers les pays receleurs de l'argent détourné, même si l'on sait que la tâche est loin d'être aisée. La traque de tous les voleurs en fuite dans d'autres pays, notamment dans ceux liés par des conventions d'extradition avec l'Etat algérien, n'a jamais cessé.

Une soixantaine de mandats d'arrêt internationaux ont déjà été publiés et généralisés sur la base d'avis de recherche internationaux lancés par Interpol. Des demandes d'extradition ont également été formulées auprès des pays où se trouvent les individus concernés. Les chefs de postes diplomatiques algériens doivent, au plus tôt, intensifier les contacts avec les autorités étrangères compétentes pour suivre l'issue des différentes délégations judiciaires et demandes d'entraide judiciaire émises par l'Algérie.

Depuis presque cinq ans, les autorités judiciaires algériennes ont émis près de 200 délégations rogatoires internationales pour traquer les personnes impliquées dans ces affaires de corruption et récupérer l'argent détourné et transféré illégalement à l'étranger. Il faut surtout continuer la surveillance et l'identification des biens détournés. Parce que l'autre vraie bataille reste l'identification des biens et des fonds transférés sur des comptes inconnus ou dits «offshore», une opération d'une grande complexité.