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Le cinquième pouvoir

par El-Houari Dilmi

La célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, une autre occasion de remettre sur le tapis les défis majeurs auxquels est confronté ce que l'on appelle «le quatrième pouvoir», avant la naissance du cinquième pouvoir des Big Data. D'abord l'édition papier, très sérieusement menacée par la percée fulgurante du numérique et des nouvelles tendances technologiques, se voit imposer une vision adaptée du dur métier d'informer.

Obligée de se réinventer pour ne pas disparaître, une entreprise médiatique est d'abord une entité économique et doit donc répondre à l'implacable logique commerciale. Les médias traditionnels sont comme dépassés par les profondes et rapides mutations qui traversent la société, à commencer par la numérisation de plus en plus dominante du monde des médias, l'influence grandissante des réseaux sociaux et l'instantanéité de l'information qui impose de nouveaux défis. Le monopole de la presse papier étant appelé à disparaître tôt ou tard, combien sont les médias qui ont réussi à se mettre au diapason des nouvelles technologies de l'information et de la communication, même si pour certains elles constituent un bon amplificateur de l'édition papier.

Pour le ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani, la nouvelle loi sur l'information sera «exhaustive» et consacrera le «véritable» professionnalisme auprès des journalistes. L'avant-projet de loi organique sur l'information soumis dernièrement au gouvernement doit surtout prendre en compte les développements survenus sur la scène médiatique nationale, avec l'émergence de la presse électronique et l'impérative réorganisation de l'activité des chaînes de télévision privées. En attendant d'arrimer la loi organique 12-05 du 12 janvier 2012 relative à l'information à la nouvelle Constitution, l'urgence de l'heure est de remettre de l'ordre dans un champ médiatique longtemps ruiné et miné par les intrus et les affairistes.