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LES GERCURES ET LE FEU

par Abdou BENABBOU

En comparaison avec tous les pays malmenés par la pandémie, il est indéniable que l'Algérie s'en tire plutôt bien. D'aucuns ont eu à faire la fine bouche contre la gestion sanitaire des responsables chargés d'affronter un problème démesuré, mais il faudra bien reconnaître que les résultats ne sont pas aussi catastrophiques que prétendus et à observer ce qui s'est passé ailleurs, un motif de satisfaction ne pourrait être écarté pour le moment.

Aux premiers fronts de la lutte contre le virus, il est incontestable que le corps médical dans son ensemble, en véritable combattant, a été à la hauteur de ses responsabilités et ce ne sont pas quelques petites manifestations de mauvaises humeurs, perçues ici et là, qui terniraient la grande bravoure démontrée des jours et des nuits. Il a affronté un énorme défi sans attendre une quelconque reconnaissance malgré les embûches et les lourdes insuffisances qu'il est nécessaire de revoir et de corriger. Comme dans l'ensemble des autres secteurs, de nombreuses mauvaises articulations sont à redresser.

De fait, par l'étalage de cette volonté salvatrice du personnel d'un secteur important dans la vie du pays, il est opportun d'en retenir l'exemple et le symbole donnés par des hommes et des femmes, qui n'ont fait qu'assumer leur mission avec sacrifice et brio, mais qui, en même temps, ont démontré qu'un peuple peut affronter des montagnes. La vraie leçon qu'ils ont prodiguée à la société algérienne est à la même hauteur des mille et un problèmes qui harassent le pays.

Un tel engagement gagnerait à être suivi par tous les Algériens, à quelques niveaux qu'ils soient, car si le corps médical a sauvé des milliers de vies, il est aussi impératif pour chacun de forger une volonté et une disponibilité identiques pour donner une nouvelle vie au pays.

Il est vrai que le temporel est tenace et les entorses présentes et variées vont des gerçures politiciennes aux tares économiques et sociales. Mais par leur conscience, nos médicaux nous indiquent que devant un début d'incendie, on ne saurait s'attarder dans des chamailleries pour savoir qui devra éteindre le feu.