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LE VIRUS ET LA PANDEMIE ECONOMIQUE

par Abdou BENABBOU

Personne ne sait encore d'où s'est faufilé ce virus, nouveau fléau qui commence à mettre la puissante Chine à genoux. On dit qu'il est sorti du marché d'un coin presque inconnu, agglomération chinoise centrale où vivent tout de même plus de dix millions d'habitants. Si les chercheurs donnent encore leurs langues au chat, les commentaires vont bon train et les explications parmi les plus farfelues sont étalées pour tour à tour affirmer que la nature ne pourrait en aucun cas, du jour au lendemain, ainsi atteindre un degré de sadisme aussi haut pour se jouer des hommes et les contraindre à une immense hibernation jamais connue jusqu'ici.

362 morts et plus de 17.000 contaminations, le constat et les dégâts sont si alarmants que l'on a du mal à ne pas prêter une oreille à ceux qui se demandent pourquoi une telle épidémie surgit curieusement aujourd'hui et non dans le passé, puisque le petit marché de la localité perdue de Wuhan existe depuis l'éternité. Le galvaudage des accusations est évidemment saugrenu et on y trouve toutes les mains prétendues expertes où l'avidité des laboratoires pharmaceutiques et les mauvais génies de l'espionite occupent une bonne place.

Mais tout ce méli-mélo outrancier ne peut se départir d'un regard avisé sur un état des lieux réel dans lequel les perturbations des échanges commerciaux à l'échelle de la planète sont à la hauteur de cette nouvelle et catastrophique épidémie.

La Chine, deuxième puissance économique mondiale, n'est ni la Guinée ni le Rwanda. Il suffit de regarder autour de soi, à n'importe quel point du globe où l'on soit, pour mesurer son omnipotente présence. Mais malgré ses ressources importantes et les réserves impressionnantes dont elle dispose pour parer au drame qui la frappe, il n'est pas certain qu'elle s'en sorte sans écorchures. L'épidémie virale va sans conteste provoquer une autre pandémie mondiale. Economique et commerciale, ses conséquences seront d'abord supportées par les pays sous-développés en mal de création et de production de la moindre paire de pantoufles.

Très avisés, bon nombre de commerçants ont commencé à prendre les devants. Les Algériens ont vite fait d'augmenter les prix.