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A LA RECHERCHE D'UNE PURETE

par Abdou BENABBOU

On aurait tort de croire que la réunion du forum national pour le dialogue a été un échec et il faut bien reconnaître que la disponibilité annoncée pour passer aux choses encore plus sérieuses que celles de se focaliser sur un ou deux individus a de quoi séduire. La disposition affirmée, même si par certains de ses aspects elle laisse entendre entre les lignes que les chefs de partis en réunion prennent le pouvoir au mot, est qu'on le veuille ou non un acte de raison et les préalables avancés sont sensés. Dans tous les cas, la main tendue est un signe de responsabilité et de bonne foi face auquel les dirigeants actuels du pays ne pourraient tourner le dos.

Les Benflis, Makri, Sofiane Djillali et les autres sont allés en plus au-delà des griefs légitimes et justifiés de la rue contre le chef d'état-major de l'armée, certains reconnaissant le courage d'un homme par qui, de toute évidence, la bourrasque révolutionnaire est arrivée. Sans trop s'appesantir, pour le moment, sur le détail de ses tenants et ses aboutissements, faire la fine bouche et la moue devant l'inouï spectacle judiciaire actuel serait ne pas rendre grâce à un homme qui hier encore n'avait rien d'un baroudeur. Mohamed Boudiaf, pour avoir seulement balbutié entre les lèvres une éventuelle lutte contre la mafia, a été abattu illico presto.

Le forum a sans doute jugé qu'il importait peu de continuer à nourrir les suspicions autour des règlements de comptes tant il est vrai que personne ni quiconque actuellement tapi dans l'ombre ou aux avant-postes de la scène politique n'est blanc comme neige. Le peuple ne baigne pas dans l'amnésie et dans sa sagesse il garde inscrites dans son esprit les accointances et les complicités passées des personnalités et des partis avec ce même régime qu'ils décrient aujourd'hui. Gaïd Salah lui-même a servi d'écumoire au président déchu comme d'autres avant lui aujourd'hui à la recherche d'une nouvelle virginité.

L'essentiel dans ce fatidique chassé-croisé est que tous comprennent que c'est la nation entière qui est contrainte de retrouver sa bonne conscience et sa pureté.