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YAHIA M'BOLHI !

par K. Selim

Craquer dans les temps additionnels,c'est dur pour l'équipe nationale, mais personne ne peut dire que l'équipe des Etats-Unis n'a pas mérité sa victoire. Les Américains se sont créé plus d'occasions franches de mener au score et ils ont fini par marquer un but dans les temps morts. La défaite des Algériens n'est pas honteuse, les joueurs se sont battus mais les insuffisances, déjà constatées dans l'équipe, étaient bien là. Et la victoire des Américains n'était pas volée. La morale sportive est sauve, même si tous espéraient bien entendu une autre conclusion.

 De cette participation à la Coupe du monde en Afrique du Sud, on regrettera surtout - sans vouloir accabler quiconque - la défaite évitable contre la Slovénie. Il reviendra aux spécialistes du football de ressasser ce qui aurait pu être fait ou évité.

Boudebouz a peut-être manqué dans ce match contre les Américains, où les Fennecs n'ont pas retrouvé la stabilité dont ils avaient fait preuve durant le match contre les Anglais. Le match s'est joué sur les récupérations et les relances où les Algériens ont peiné. Toute la pression a pesé sur une défense qui aurait pu craquer beaucoup plus tôt sans le génial et extraordinaire Raïs M'bolhi. Il aura, à lui seul, évité à l'équipe algérienne d'être vaincue plus tôt et avec trois buts au moins. S'ils ont pu résister jusqu'à la fatidique 92e minute, ils le doivent à ce gardien que les Algériens adorent déjà. L'équipe algérienne a tenu longtemps dans cette ultime ligne gardée par M'bolhi. Encore une fois, on a constaté que l'équipe possède une assise défensive qui peut résister longtemps à des assaillants déterminés, mais que la ligne d'attaque est inexistante.

 Le match d'hier n'est pas déshonorant pour l'équipe algérienne ; mais comparativement au match contre les Britanniques, les Fennecs ont paru trop fébriles. La coordination entre les différents compartiments a fait défaut. La combinaison des joueurs face aux Anglais était visiblement supérieure.

 Il reste quand même à rendre hommage au cran des ces joueurs qui ont fait rêver les Algériens durant l'homérique phase de qualification pour cette Coupe du monde. Car si l'on ne peut que contester les défauts techniques de l'équipe nationale, un fond de jeu qui reste à trouver, il faut reconnaître à ce groupe de jeunes venu des quatre coins des championnats européens un cran remarquable, de la volonté et de l'envie. C'est sur ces qualités humaines que la cohésion du groupe s'est faite. Et c'est sur ces bases que les Algériens se sont tellement identifiés à ces Fennecs au grand cœur. Il y a tant de raisons de se morfondre en Algérie que cette équipe nationale, montée essentiellement avec des Algériens de la diaspora, est apparue comme une petite lumière, tellement réconfortante. Une parenthèse d'enthousiasme dans un contexte peu propice.

 L'équipe nationale sort honorablement d'une compétition très relevée mais d'autres défis footballistiques l'attendent. Beaucoup de leçons en seront tirées. La stérilité de l'attaque - aucun but n'a été inscrit en trois matches - sera probablement l'une des priorités des techniciens qui prendront en main les destinées de l'équipe nationale. A cette équipe qui a montré qu'elle avait une âme, il reste à apporter les aménagements techniques pour l'amener à un niveau encore meilleur. Le potentiel existe, il ne reste qu'à l'activer.