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A-t-on déjà vu ou seulement
entrevu ici et là bas des pancartes brandies lors de
rassemblement en faveur de Dieudonné ? Il y a bien ce hashtag #je suis
Dieudonné qu'on retrouve sur Twitter qui est d'ailleurs la seule plateforme
électronique qui lui est accessible en 2015 du moins, l'année où le mot-clic en question avait fait un buzz.
Les tweets mettaient à nu le lynchage médiatico-politique
du comédien Dieudonné M'Bala M'Bala, on y découvre aussi des tweets qui
dénonçaient le deux poids deux mesures de la France, et son étrange
appréciation de la liberté d'expression et la prééminence de tweets en anglais.
Dieudonné n'est pas encore mort, mais c'est pire. On le tue à petit feu, on
l'assassine artistiquement et intellectuellement en le privant de faire ce pour
quoi il est doué. On l'empêche de respirer depuis plus d'une quinzaine d'années
pour antisémitisme. En parcourant sa biographie sur Internet on découvre que le
gros de sa vie active a lieu dans la première décennie du 21ème siècle et qu'à
partir de 2015 les informations se raréfient et l'écho de Dieudonné devient de
plus en plus inaudible par la force des détenteurs du quatrième pouvoir et de
tous les autres pouvoirs qui ont réussi à le réduire au silence malgré un
talent hors pair que les meilleurs de ses pairs lui reconnaissent. La liberté
d'expression a finalement grandement contrarié sa carrière artistique après une
cabale que seuls les plus aguerris peuvent endurer.
Condamné à payer 10.000 euros pour avoir utilisé des propos antisémites dans un spectacle chez lui en 2017, banni de la plateforme TikTok en août 2020, après facebook et Instagram qui l'ont banni à vie de leur plateforme et YouTube (filiale de Google) qui l'a privé de ses chaînes définitivement. Que de fois ses spectacles ont été interdits un partout en France et en Belgique. La ville de Montreuil lui ferme un local où il se produisait clandestinement, le PS se mêle pour demander à la ville d'Orléans de ne pas le laisser se produire, il se produit quand même en plein champ devant entre 600 à 700 personnes. Tantôt la justice lui donne raison et intime à la ville de Marseille de laisser se dérouler son spectacle, une autre fois confirme son expulsion du théâtre de la Main d'OR, a Nantes aussi, à Tours, et dans d'autres coins de l'hexagone. On va jusqu'à interdire la vente de ses DVD. Du temps de Shakespeare, c'étaient des hommes déguisés qui jouaient le rôle des femmes et quelque cinq siècles plus tard, Dieudonné en est arrivé à se masquer pour pouvoir jouer sans se faire reconnaître par les forces de l'ordre. Même les artistes qui l'avaient soutenu au début ont fini par se ranger du côté de la campagne anti-Dieudonné. Coupable de faire dans l'antisémitisme, ses accusateurs feignent d'ignorer que les attaques en règle contre l'islam, son prophète et les musulmans relèvent de l'antisémitisme, car les musulmans visées ne sont pas les Français de souches ou les musulmans occidentaux nouvellement convertis en grand nombre, mais bien les musulmans sémites et chamito-sémites. Comme le soulignent fort judicieusement beaucoup des commentaires sur Twitter, «France is the champion of free speech. But only if it's anti-muslim speech' (@harrykey, Jan 16 2015). A défaut de salle pour se produire, le grand humoriste se donne un Dieudobus pour permettre à ses inconditionnels d'entendre l'art se débattre pour survivre. Il continue quand même à se produire en ce mois d'octobre dans un hangar à Strasbourg, dans une scierie en Meurthe-et-Moselle malgré la chasse aux sorcières. Alors pourquoi Dieudonné, pas Zemmour, Charlie Hebdo et tous les autres ? |
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