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Le 27 septembre 1997, Mahdane Zahra (18 ans), Lenfad Hafida (21 ans), Cherid
Fatiha (26 ans), Bensaid Aziza (30 ans), Ouahab Naima (33 ans), Boudouaou Kheira (32 ans), Oualiou Amina
(22 ans), Bahend Fatima (33 ans), Bouteraa
Rachida (21 ans), Bouali Hanifi Sahoubia
(26 ans), Hanafi Amina (24 ans) et Sabeur Habib (24 ans), 12 enseignants dont la plupart
habitaient Sfisef, une à Mostefa-Benbrahim,
une à Belarbi et une à Sidi Bel-Abbès,
revenaient à bord d'un ?Karsan' vers 15h30 d'Ain
Aden, où elles exerçaient, ont été lâchement assassinées.
Une embuscade leur a été tendue par une vingtaine de terroristes au détour de la route menant vers Sfisef et une à une, elles ont été sauvagement égorgées. Le seul rescapé de ce carnage est le chauffeur du bus, épargné intentionnellement, afin que l'horreur soit racontée dans le détail. Ce jour cauchemardesque, les Algériens s'en rappelleront toujours avec émotion et terreur à la fois. Alors que la journée s'annonçait belle en cette saison automnale, vers 16h30 où les malheureuses enseignantes étaient égorgées une à une, le temps a soudain viré au gris-cendre, et des pluies diluviennes se sont abattues sur la région et quelques minutes après les rues étaient impraticables. Oui, le ciel ce jour-là avait pleuré, car il venait d'être témoin d'un acte d'une rare sauvagerie et barbarie dont ont fait preuve les bourreaux n'épargnant que le chauffeur du ?Karsan' qui les transportait afin qu'il puisse relater, dans le détail, l'horreur de l'assassinat. Elles étaient jeunes, la plus âgée n'avait pas bouclé ses 40 ans. Elles étaient jeunes et porteuses du message du savoir, mais hélas, l'obscurantisme en a décidé autrement. Pour commémorer ce énième anniversaire de leur assassinat, les martyrs ont eu certainement droit à la gerbe de fleurs déposée sur leur stèle. Nulle part ailleurs, même pas dans le secteur où elles exerçaient, la commémoration de l'assassinat n'est enregistrée au moins par une minute de silence. Mais pour leurs proches, en ce 27 septembre, il est certain que le souvenir vivace ressurgira plus fort que jamais de leur mémoire dont n'a pas eu raison l'amnésie et encore plus cette année car ce 27 septembre est un vendredi, qui est 32ème du ?Hirak'. Elles sont mortes en martyres. Le Forum de la société civile de la wilaya d'Oran (F.S.C.W.O) (en voie de création) prie les autorités compétentes nationales et de Sidi Bel-Abbès, particulièrement, d'initier un acte pour commémorer le 22ème anniversaire de l'assassinat des 12 enseignants dont 11 femmes, sauvagement égorgés, un certain 27 septembre 1997 à la sortie de la localité d'Ain Aden, appelé plus communément ?Shmada' dans la daïra de Sfisef (Sidi Bel-Abbès) où elles exerçaient. Le monde de l'Éducation ne peut oublier ce 27 septembre et le F.S.C.W.O demande aux Algériens de ne pas oublier ces martyrs du devoir et que nos établissements doivent porter leur nom, non pas uniquement dans leur wilaya mais aussi partout en Algérie. Le F.S.C.W.O demande à ce que ce 27 septembre 2019, une minute de silence soit tenue dans toutes les wilayas d'Algérie, en mémoire des 12 enseignants lâchement assassinés, il y a exactement 22 ans. Le F.S.C.W.O espère que le ministère de l'Education commémorera, avec honneur, cette journée et invitera les familles des victimes du devoir. Le F.S.C.W.O espère que les médias, les Associations, les Syndicats et toute la société commémoreront cette journée pour ne pas oublier et pour dire : «Non ne touchez jamais à mon école, elle est sacrée». Vingt-deux ans après, les Algériens et les enseignants, particulièrement, se souviennent toujours de cette journée du 27 septembre 1997. Ce 27 septembre 2019, 32ème vendredi du ?Hirak', coïncide avec la commémoration du 22ème anniversaire de ce triste évènement ; c'est pourquoi, le F.S.C.W.O lance un appel à tous les camarades qui marcheront, ce jour de marquer la cauchemardesque journée, vécue par les Algériens, les familles des douze enseignants, lâchement assassinés et pour nous rappeler, à tous, qu'on n'a pas oublié. Il est regrettable, qu'aujourd'hui nos responsables oublient rapidement les martyrs du devoir, assassinés lâchement ou morts pour leur devoir ou tout simplement emprisonnés pour opinion. Et là, je pense à mon camarade de lutte Achour Idir, mort subitement par épuisement pour la liberté, la dignité et la solidarité des Algériens, dans tous les quatre coins du pays. Je pense aussi à Redouane Osmane, mort en classe, dans les mains de ses élèves. Seuls leurs camarades de lutte pensent à eux, mais aucun responsable, n'ose ou veut faire un geste pour bâtir une stèle ou qu'un établissement ou rue, porte leur nom. Beaucoup d'Algériens ayant marqué l'histoire syndicale ou autre sont morts, sans que personne, parmi les responsables ne décide, pour la mémoire ou l'histoire de notre pays, laisser un souvenir en leur nom. Je pense aux douze enseignants, mais aussi à toutes les victimes de la décennie noire, à tous les Algériens ayant marqué l'histoire, aujourd'hui disparus ainsi qu'à tous les prisonniers d'opinion, actuels et d'hier. C'est à nous de laisser, les traces de notre histoire, non pas uniquement par nos écrits mais aussi par une reconnaissance de l'Etat, à travers la dénomination de rue ou d'établissement ou par la construction de stèle, de ces citoyens qui ont marqué l'histoire, quelle que soit leur idéologie ou leur position politique, et cela partout dans toutes les wilayas du pays. Ne laissons pas des étrangers écrire notre histoire présente, à leur manière. Et ne laissons pas des noms dans l'oubli pour divergence d'opinion, car l'histoire nous jugera. 32ème journée du ?Hirak' et commémoration du 22ème anniversaire de ce terrible drame, gravé dans la mémoire générale, coïncident ce vendredi 27 septembre. Rendons hommage aux sacrifices de ces éducateurs, qui avaient bravé les menaces en se rendant à leur lieu de travail pour enseigner, en dépit des conditions sécuritaires difficiles de l'époque, ce vendredi 27 septembre 2019. *P/ le F.S.C.W.O |
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