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«Nous avons applaudi Aung San Suu Kyi quand elle a reçu le Prix
Nobel de la Paix, parce qu'elle symbolisait le courage face à la tyrannie.
Maintenant qu'elle est au pouvoir, elle symbolise la lâche complicité avec la
tyrannie qui annihile les Rohingya.» (Ken Roth,
directeur exécutif de ?Human Right Watch')
Malgré une couverture médiatique intensive, il ne semble pas que le génocide de la minorité birmanophone musulmane des Rohingya ait suscité le type de réaction politique violente et menaçante qu'on était en droit d'attendre de la part de «la Communauté internationale,» ce groupe d'Etats, dont le nombre ne dépasse pas les cinq doigts de la main, et qui se présente systématiquement, non seulement en conscience morale de l'Humanité, mais en défenseur implacable des droits de l'Homme. Le président turc Erdogan, qui a pris des mesures considérées comme trop «muscléese contre des militaires putschistes et fait tout pour défendre la stabilité et l'intégrité territoriale de son pays, objet de menaces armées, tant intérieures qu'extérieures, soutenues par des puissances extérieures, à la région, est l'objet d'un hargne persistante et d'une campagne médiatique et diplomatique, autrement plus forte que les petites larmes versées par-ci, par-là sur le sort des Rohingya et sur le comportement «nazi» de la Diva birmane du génocide de ce peuple. Un silence «approbateur» de la «Communauté internationale» A l'exception de quelques communiqués officiels, qui renvoient dos à dos, l'armée birmane et ses victimes musulmanes, on n'a pas constaté la moindre expression d'indignation officielle, ni le moindre indice d'une volonté d'intervention musclée contre cette violation délibéré et déterminée de la Loi internationale, qui considère le génocide comme un crime imprescriptible dont ceux qui le perpètrent sont passibles de poursuites pénales internationales. On attendra, sans doute, en vain un mandat d'arrêt international contre la Junte et Suu Kyi! «Jamais plus,» sauf pour les musulmans ? «Jamais plus.» Tel est la devise qui résume la Convention internationale de 1948, adoptée par la «Communauté internationale,» et dont l'objectif était d'éviter la répétition des actes de barbarie, commis pendant la Seconde Guerre mondiale contre les minorités des «races inférieures,» telles que définies par les idéologues nazis. Le titre complet de ce traité international est «Convention sur la prévention et la punition du crime de génocide.» L'inspirateur de ce texte est Raphaél Lemkin (1900-1959) qui définit, ainsi, le génocide et bien que la citation soit longue, il est utile de la reproduire en entier : «De manière générale, le génocide ne veut pas dire nécessairement, la destruction immédiate d'une nation, excepté quand il est accompli par le meurtre massif de tous les membres d'une nation. Il veut dire, plutôt, un plan coordonné de différentes actions visant à la destruction des fondements essentiels de la vie de groupes nationaux, en vue d'annihiler les groupes eux-mêmes. Les objectifs d'un tel plan seraient la désintégration des institutions politiques et sociales, de la culture, de la langue, des sentiments nationaux, de la religion, et la destruction de la sécurité personnelle, de la liberté, de la santé, de la dignité et même des vies des personnes appartenant à ces groupes. Le génocide est dirigé contre le groupe national comme entité, et les actions impliquées sont dirigées contre des personnes, pas en tant qu'individus, du fait de leurs actes, mais en tant que membres du groupe national.» (cité par «www.preventgenocide. org»). Apparemment le génocide des musulmans serait exclu de cette définition! Un génocide particulièrement bien documenté La documentation sur le génocide du peuple Rohingya, minorité parlant un dialecte birman, et dont la présence sur le sol de la Birmanie remonte à plus de mille ans, est suffisamment abondante, les rapports officiels des Etats, des organisations internationales, comme des centres de recherches, les reportages de presse écrite et audiovisuelle sur les massacres passés et présents de cette minorité sont, suffisamment, amples et détaillés pour prouver, sans l'ombre d'un doute, qu'effectivement l'objectif visé par la junte militaire, au pouvoir, est la disparition totale de ce groupe national, déchu de sa nationalité depuis 1982, et interdit par la loi birmane, de s'appeler ?Rohingya'. Un génocide juridiquement achevé La presse «libre» birmane est même sanctionnée, au cas où elle utilise cette dénomination, qu'elle remplace, sur ordre des autorités militaires, par l'expression «d'émigrés clandestins bengalais.» L'identité ?Rohingya' n'existerait pas, selon la Junte birmane et serait une simple invention de ces «Bengalais.» Donc, juridiquement le génocide des ?Rohingya' est déjà achevé, car même le recensement de 2016, financé par la «Communauté internationale,» ne les mentionne que comme «autre minorité,» ou «Bengalais.» Officiellement, il n'y aurait pas de ?Rohingya' au Myanmar; et ceux qui sont massacrés en masse, et dont la moitié des villages ont été incendiés récemment, de l'aveu même de Suu Kyi, seraient des «non-personnes,» «inventés,» pour les besoins circonstanciels, par les médias internationaux, les institutions internationales, les organisations humanitaires, les Etats et les gens qui, pour une raison ou une autre, n'aimeraient pas la Birmanie et tenteraient de la «déstabiliser,» toujours selon les termes de la «Diva du génocide.» Un massacre qui n'a rien de conjoncturel ! La phase actuelle de violence massive contre les ?Rohingya' n'a rien de conjoncturel, mais est, simplement, la mise en œuvre de l'étape finale de cette politique génocidaire, planifiée depuis 1962, et qui implique la liquidation physique des membres du groupe humain dont l'extermination a été décidée. Pourtant, les médias, comme les rares Etats qui se sont exprimés, insistent pour présenter comme «conjoncturels» et «ressortissants des faits divers», les violence actuelles perpétrées contre les Roingya, par l'armée birmane, sous l'oeil «attendri» de Suu Kyi. On souligne que cette armée ne ferait que «riposter» à des attentats terroristes menés par «des fanatiques musulmans sans noms précis,» oubliant de rappeler que ces hommes et femmes ne font que tenter de se défendre contre un génocide qui les vise depuis déjà cinquante-cinq ans. La titulaire du Prix Nobel de la Paix soutient le génocide de tout son cœur et de toute son âme On aurait pu avoir des doutes sur la position exacte que Aung San Suu Kyi aurait eu, à l'égard du génocide des ?Rohingya'. Ses convictions profondes, sur ce drame, sont d'autant plus importantes qu'elle est titulaire du Prix Nobel de la Paix et qu'on lui attribue la volonté d'établir, par des voies pacifiques, une démocratie «à l'Occidentale», dans son pays, au point où elle a été baptisé la «Che Guevara pacifiste de la démocratie.» Plus encore, elle détient le poste de «conseiller spécial,» qui cache son rôle de chef de gouvernement de facto et de jure, pour le compte de la Junte militaire, au pouvoir, en Birmanie, depuis 1962, parée depuis ces quatre dernières années des oripeaux de la «démocratie,» pour «faire plaisir aux Américains,», suivant la superbe expression latino-américaine. Suu Kyi vient de s'exprimer, publiquement, sur ce génocide, lors d'une conférence qu'elle a donnée, lundi 18 septembre 2017, dans la nouvelle capitale édifiée par la Junte. Et elle a confirmé, sans l'ombre d'un doute, qu'elle appuyait, totalement et sans réserve, l'opération actuelle, menée par la Junte, avec l'aide de la hiérarchie religieuse bouddhiste, contre les ?Rohingya', opération qualifiée, euphémiquement, par l'ONU de «nettoyage ethnique.» Nicholas Kristof a publié, sur le quotidien américain ?New York Times' (numéro du 9 septembre 2017), un éditorial, sous le titre ambiguë, qui est rappelé, malgré sa longueur inhabituelle, de: «La honte d'un Prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi. Une titulaire bien-aimée du Prix Nobel de la Paix, conduit un nettoyage ethnique, dans lequel des villages sont brûlés, des femmes sont violées et des enfants massacrés à l'arme blanche.» Voici ce que souligne Kristof, qui a choisi un long titre qui résume le contenu de son éditorial: «Aujourd'hui, Daw Suu, qui est le leader actif de Myanmar, est l'apologiste en chef de ce nettoyage ethnique, alors que son pays opprime les ?Rohingya' aux peaux bronzées et les dénoncent comme terroristes et émigrés illégaux... «Nettoyage ethnique» peut être considéré comme un euphémisme. Même avant cette récente vague de terreur, une étude de l'Université de Yale (USA) a suggéré que la brutalité contre les ?Rohingya' peut être qualifiée de Génocide. En conclusion: Le génocide perpétré contre les ?Rohingya' est largement prouvé, au-delà de tout. Les exécutants de ce génocide sont connus, ce sont les généraux et la hiérarchie bouddhiste en Birmanie. L'animatrice de ce génocide n'a pas besoin d'être présentée, car, pendant vingt années, «l'opinion publique internationale,» a construit d'elle, une image qui lui a valu de recevoir le Prix Nobel de la Paix. Maintenant cette dame a montré son vrai visage et ses vraies convictions, en justifiant et en prenant part activement, en tant que chef de gouvernement de son pays, à ce génocide. N'est-il pas temps pour cette «Communauté internationale» de prouver que la Convention de 1948 n'est pas que du «papier couvert d'encre?» Les chefs d'accusation contre Suu Kyi et ses complices sont suffisants pour justifier le lancement d'un mandat d'arrêt international, contre eux, pour crimes contre l'Humanité, et la convocation d'un Tribunal pénal international spécial, pour les juger. |
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