Les enseignants universitaires qui ont bénéficié du quota de 180 logements, le 10 mai dernier, reviennent cette semaine pour reprendre la protestation car, selon M. Dib Nabil, président de la commission de coordination des enseignants bénéficiaires du logement universitaire que nous avons contacté jeudi dernier, «ils vivent dans des conditions déplorables dans leurs nouveaux appartements». «A l'euphorie du début quand ils ont reçu les clés de leurs logements a succédé le désenchantement car leurs appartements sont dépourvus d'eau, d'électricité et de gaz. Ils s'alimentent à des citernes d'eau qu'ils ramènent de l'extérieur et paient au prix fort, ils utilisent les bouteilles de gaz butane pour cuisiner et pour l'électricité ils se démènent comme ils peuvent».

Et d'ajouter que les intéressés «vivent de grands problèmes, font face à des difficultés insurmontables. «Ils ne pensent plus maintenant qu'à sortir dans la rue et protester en essayant de forcer la main aux responsables pour intervenir et changer un tant soit peu leur situation».

Selon ses dires, le président de la coordination a déployé de grands efforts de persuasion pour les faire patienter en attendant l'aboutissement des démarches qu'il devait entreprendre auprès de ces sociétés en charge de ces dossiers. «Malheureusement, j'ai fait choux blanc car le président de la commission du logement universitaire, M. Bouras, le recteur de l'université 3, sur lequel je comptais pour m'aider à régler la situation des enseignants ne voulait plus recevoir les représentants des enseignants», a affirmé notre interlocuteur.

En plus de ce problème, la commission de coordination du logement universitaire proteste contre les retards des chantiers des 160 et 120 logements encore en construction. Ils veulent attirer l'attention du wali sur ce retard et lui signaler que les chantiers en question risquent de s'éterniser car ils ne fonctionnent qu'au moment où il décide de leur rendre visite. Une fois parti, ces chantiers s'arrêtent automatiquement. «Nous avons fait une pétition dans ce sens et avons voulu la présenter au président de la commission du logement universitaire, mais il a refusé de nous recevoir aussi», a expliqué M. Dib, en laissant entendre que les enseignants, ceux qui ont bénéficié de logements comme ceux qui attendent encore d'être servis, vont bouger cette semaine en organisant des actions de protestation et des démarches auprès des autorités concernées pour attirer leur attention sur leur situation.

Probablement occupé par les préinscriptions universitaires qui se déroulaient durant les journées de jeudi et vendredi à l'université, nous n'avons pas pu joindre au téléphone M. Bouras, président de la commission de wilaya du logement universitaire. S'étant déplacé vendredi matin à l'université 3, nous avons entendu ses collaborateurs nous dire que celui-ci était en mission à Alger au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.